Le clan Benett - T1 - Jessy - Terminée

Chapitre 6

Être élevé en tant que chasseur n'indiquait pas qu'on se questionnait pas où que l'on était contre certaines pratiques. Je n'avais jamais aimé torturé, je voulais toujours que le travail soit propre et fait rapidement. Faire souffrir était ignoble, et cela me tordait les tripes. Or, je n'avais jamais pu l'avouer à ma famille qui avait grandis là-dedans et pensait que c'était la seule vérité. Alors, à mes onze ans, quand j'avais découvert ce jeune aux traits déformés, je n'avais pas pu m'empêcher d'aller vomir dans le jardin, loin des regards indiscrets de ma famille. Je savais que je ne pouvais pas leur dire, parce que je savais malgré mon jeune âge qu'un chasseur qui protégeait l'une de ces bêtes finissait par mourir. J'étais trop jeune pour ça. Pourtant, la présence de cet être vivant me perturbait, et je m'étais retrouvé à descendre en plein milieu de la nuit jusqu'à la cave. Il fallait que je sache pourquoi il était là. Mes parents avaient dit que c'était un monstre, mais ses yeux ne m'avaient porté aucune haine. Seulement de la pitié. Quand j'avais ouvert la porte, qui crissait, il avait son visage pendu vers l'avant. Il devait dormir. J'hésitais à aller plus loin jusqu'à ce que son regard se redresse et ne me sonde. Je fus effrayé par son air et j'avais reculé de quelques pas. Or, ses traits s'étaient adoucis en me voyant.

« Salut gamin, avait-il murmuré. »

Sa voix était rauque et douloureuse. Ayant imaginé cette éventualité, j'avais récupéré des médicaments. Je savais que cela n'était pas correct. Je savais que je risquais ma peau. Je savais aussi que c'était censé être un monstre. Or, il me faisait moins peur que mes propres parents. Eux n'hésiteraient pas à me tuer si je déviais. Ils l'avaient fait avec notre oncle. J'avais l'estomac tordu, et j'aurais pu me pisser dessus. Cependant, j'inspirais difficilement et osais :

« Qu'est-ce que tu as fait ? »

Son regard fut un instant surpris, et celui d'après blasé. Le jeune, qui devait avoir dix ans de plus que moi, secoua son visage et grimaça.

« Je suis un monstre, répétait-il les paroles de mes parents. »

Je tremblais, j'avais peur pourtant la curiosité m'avait mené ici. Je pris une inspiration, et articulais :

« A l'école, ils disent que quand on est emprisonné, c'est qu'on a fait quelque chose de mal.

-Ce n'est pas toujours le cas, mon petit gars. »

Je doutais de ses paroles, mais je doutais aussi de celles de mes parents. J'étais perdu. Alors, je me raccrochais à la seule chose un peu logique dans cette histoire :

« Tu as mal ? »

Le garçon pencha légèrement son visage, me détaillant avec un air curieux et finit par me répondre :

« Un peu ouai. Ils ont ralentis ma régénération naturelle avec leur piqûre.

-J'ai des médicaments, et de l'eau.

-C'est pour moi, je suppose ?

-Ouai. »

Il acquiesça, et me demanda :

« C'est quoi ton nom ?

-Je ne sais pas si je peux te le dire. Maman va se fâcher.

-Je m'appelle Kaelan.

-Tu es un loup-garou ?

-Je préfère métamorphe, mais oui.

-Jessy. C'est mon prénom. »