Chapitre 31

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Une semaine et demie avait passé, et j'avais enfin pris un rythme de vie normal tout en prenant soin d'ignorer Kai. Je me faisais l'effet d'un enfant, mais ça me faisait du bien. Il devait comprendre que sans lui, je pouvais très bien m'en sortir. Je ne craignais rien. Or, une autre part de moi crevait d'envie qu'il fasse le premier pas. Je passais mes journées à scruter mon portable, à m'agacer de ne rien voir. Je remettais tout en question, mon palpitant serré. J'étais pourtant celui qui avait voulu ça, et je savais que ça me faisait du bien. J'aurais pu lui envoyer un message. Je le voulais. Ma fierté, et mon envie qu'il comprenne aussi me poussaient à ne pas le faire. Mes émotions étaient contradictoires. Cependant, mon coeur rata un battement lorsque je le découvris sur le parvis de l'immeuble de mon bureau ce soir-là. J'étais surpris, mon palpitant claquait dans ma poitrine, mon ventre devenait chaud et mes yeux ne purent que le reluquer. Son air distant, appuyé contre sa voiture. Ses bras puissants croisés, cachés sous un pull fin. Ses yeux sombres, qui en me voyant me fuirent un instant, comme s'il s'attendait à ce que je l'ignore. Finalement, il redressa son menton et planta ses prunelles dans les miennes, me défiant de baisser mon regard. Mon palpitant se serra, accéléra et l'envie irrépressible d'aller vers lui s'agrippa à mes tripes. Je passais une main nerveuse dans mes cheveux, ne sachant pas quoi faire. Prenant conscience de l'intensité de mes émotions, que je n'aurais jamais soupçonné. Mes questionnements revinrent de plus belles. Je restais coi, scrutant Kaelan qui ne fit aucun pas vers moi, me laissant libre de l'ignorer et passer mon chemin ou de venir à lui. Je soufflais, et finalement me décidais. Je m'approchais, d'un pas plus vif que ce que j'avais pensé, attrapais sa nuque quand je ne fus qu'à quelques pas et l'embrassais avec ferveur. Tout son corps se détendit, et il posa ses mains sur mes hanches. Nos lèvres s'ouvrirent rapidement, chacun fiévreux de retrouver le goût de l'autre. Ma langue vint chercher la sienne, ses mains glissèrent jusqu'à mes fesses et me pressèrent contre lui. Je m'en foutais qu'on nous voit. Je n'en avais que faire des bienséances. Je le désirais. Bordel. Cette pensée me frappa, intensifia ma découverte de sa bouche et je lui arrachais un gémissement. A bout de souffle, il se recula en premier. J'entendis sa respiration sifflante, saccadée. Elle faisait écho à la mienne. Merde, je ne pensais pas qu'il aurait pu me manquer. A partir de quand mes émotions s'étaient ainsi développées ? Je repris contenance, me redressais après avoir appuyé mon front sur son épaule, et déclarais d'un ton qui se voulait taquin :

« Il manque le carrosse. »

Kaelan esquissa un sourire, remonta ses mains jusqu'à ma nuque, en prenant soin de toucher longuement et doucement mon dos, et m'invita :

« Tu viens chez moi, ce soir ?

-Ouai, acceptais-je sans réfléchir. »

Et ainsi, il se décala, me laissa entrer dans sa voiture et se plaça sur le siège conducteur.

***

La tension entre nous dans l'habitacle avait été palpable, chacun évitant soigneusement de se toucher. La semaine à l'écart l'un de l'autre semblait avoir désinhibé mes envies. Je le voulais, ça me tordait les tripes. Ainsi, dès que la porte de la maison fut passer, je la fermais d'un coup de pieds et agrippais Kaelan. Ma bouche fonça vers la sienne, mon corps à la recherche de sensations. De ses mains sur moi. De moi en lui. Allait-il seulement se laisser faire ? Pourrait-il me laisser cela ? Mes paumes glissèrent sous son T-shirt, ma langue quitta ses lèvres pour son cou. J'aspirais sa peau, il m'agrippa les cheveux. Son visage se rejeta en arrière, son bassin imprima des mouvements contre le mien. Je gémis, il râla. Maladroitement, nous reculâmes jusqu'au salon. Je relevais son haut, pendant qu'il retirait son gilet. Je pinçais sous le tissu son bout de chair, il glapit. Ma main descendit le long de ses abdominaux, or il m'arrêta.

Le clan Benett - T1 - Jessy - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant