Chapitre 18

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A croire que tous les chefs de créatures avaient un goût pour les meubles anciens, et les moquettes. Les papiers peints d'antan aussi. Je regardais le bureau d'Argos, directeur du journal dans lequel j'allais me faire recruter. Ensuite, je posais mes yeux sur le quarantenaire en apparence, avec ses cheveux blonds longs, son costume d'antan et sa barbe de hipster. Il dégageait une aura sombre, profonde et en même temps menaçante. Si je n'avais pas été chasseur, je me serai pisser dessus rien qu'à croiser ses yeux noirs. Le colosse qui venait de se rasseoir, après m'avoir tendu une main et m'avoir sonder de fond en comble, m'invita à l'imiter. Je ne pus m'empêcher d'articuler :

« Pourquoi j'ai l'impression que vous venez d'avoir accès à mes souvenirs ? »

Je me tournais vers Miklos, aspiré par un cadre, et je fis :

« Sérieux, Miky, il m'a fixé trop longtemps et trop intensément pour que ce soit normal. Même Kai ne fait pas ça. »

Un rictus naquit sur les lèvres du châtain, mais ce fut Argos qui prit la parole :

« Intéressant que notre cher Kaelan apparaisse dans cette comparaison. »

Je râlais déjà, et m'intéressais de nouveau au chef du clan des vampires du coin. Je m'expliquais donc :

« En même temps, les autres évitent mon regard. »

Il pencha légèrement son visage, me regarda de nouveau et sourit :

« Ca se tient. »

Mon dieu, il était plus encore flippant en souriant. Je soufflais, et Miklos me sauva enfin mon derrière :

« Comme convenu, on est là pour que tu l'embauches. »

Il opina, et fit remarquer :

« Je le formerai, mais j'aimerais qu'il n'y ait aucune autre fraternisation avec mon clan. Le métamorphe était déjà proche de la syncope ce matin en venant m'incendier. »

J'arquais un sourcil, n'étant pas sûr d'apprécier ce genre de comportement. En réalité, je ne saisissais toujours pas cette culture de la possessivité. J'étais un homme libre, et plus encore maintenant que j'avais un semblant d'échappatoire avec ma famille. Je savais pourtant que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne viennent et que je décide de mon comportement, ce jour-là. Je chassais mes pensées sombres, qui me mirent mal à l'aise, d'un mouvement de visage. A la place, je ruminais sur la vitesse à laquelle circulaient les informations entre les clans. C'était pire qu'un petit village où tout le monde s'était toujours connu.

« Bien, finit par dire Argos. Une visite des locaux s'imposent. »

J'en soupirais presque de soulagement. Je me redressais donc, suivant le géant hors du bureau et découvrant ainsi les lieux. Miklos était avec moi, et se contentait de redresser son nez, observant aussi l'espace. Sans grand étonnement, il y avait des openspaces plutôt lumineux et des enchevêtrement de bureau. Ici et là, les ordis étaient en veille. Cela indiquait que les journalistes étaient au boulot. De l'autre, je voyais quelques têtes. Je reconnus très vite boucle d'or, en train de plancher sur un article. Quand je passais non loin, ses yeux se redressèrent et il ronronna :

« Bonjour Jay, ça fait longtemps. »

Ses prunelles glissèrent brièvement sur son patron, et chef. Je l'imitais, découvrant des traits sévères. De son côté, le blond lui offrit un sourire qui se voulut innocent. Mes lèvres tressautèrent. Je sentais que même s'il était agaçant, j'allais apprécier Taylor. Ce dernier me fit un clin d'œil avant de s'intéresser à son ordinateur. Je me concentrais ensuite de nouveau sur le babillage du viking devant moi, l'écoutant me livrer les informations sur son journal.

Le clan Benett - T1 - Jessy - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant