Chapitre 34

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Assis sur ma chaise, je montais un article sur la page de journal. Je zyeutais Taylor, qui lui, en postait un sur le site Internet. Je me penchais vers lui, lâchant :

« Encore un meurtre ?

-Hier soir. Rapproché du second, indiqua-t-il.

-La police ne trouve rien, n'est-ce-pas ? »

Il acquiesça, et s'enfonça sur son siège. Je notais qu'il scrutait intensément l'écran. Dessus, on voyait une photo d'un gendarme, de dos et du ruban de la scène de crime.

« Quelque chose me chiffonne, me confia-t-il. »

Je le regardais, intrigué.

« Je trouve ça étrange de s'attaquer à des innocents, et de ne rien faire contre la personne visée, murmura-t-il.

-Il attend qu'elle agisse, m'entendis-je dire. »

Je fronçais alors les sourcils, me rendant compte que ce qui venait de me sortir naturellement était une réalité. Les Benett ne laissaient jamais un meurtre humain non puni. C'était action réaction. Soit il attendait que je sorte de ma tanière, soit il souhaitait que les Benett viennent sur ce territoire. Je me figeais à cette pensée. Ceci indiquait que Lawson pouvait parfaitement être coupable. Je me relevais brutalement de ma chaise, et fronçais les sourcils toujours plus. Je devais vérifier par moi-même ceci. Taylor me fixa intensément, et je notais son air interrogateur.

« Je dois... toilettes, mentis-je. »

Je m'y dirigeais, bifurquant finalement au dernier moment quand je fus sûr que personne ne pouvait me voir. Lawson m'avait dit qu'il cherchait l'assassin, or pour quelles raisons restait-il maintenant qu'il était conscient que ce n'était pas du fait d'un Benett ? Trop de choses restaient flous. Je dévalais donc les marches du bâtiment, me décidant à aller le trouver et lui faire cracher le morceau, avec ou sans la force. Surtout que sa présence me stressait, parce que je ne savais pas de quoi il était capable. Ce n'était pas très pro de filer au bureau, mais j'étais certains qu'ils comprendraient quand je leur expliquerai. Le jour où je devrais cesser de cacher mes erreurs, mes faiblesses. J'étais conscient que cela allait encore me retomber dessus, d'une quelconque manière. Je soupirais, et sortis dehors à la recherche de la voiture que m'avait laissé Kaelan. Je repensais alors à ce matin, lorsqu'arrivé au point de parking des voitures de la meute, il m'avait tendu un trousseau, non sans se masser la nuque et regarder ailleurs. Miklos l'avait charrié et il l'avait scruté d'un air blasé, puis Kaelan m'avait déposé un baiser chaste avant de se tourner vers sa voiture. J'étais resté coi, mes yeux passant de la clé à Kai. Le bruit de la voiture que je déloquais attira mon attention, et je me jetais presque dedans. Il était temps que j'ai de nouveau une conversation avec Law, et cette fois, je devrais être en rapport de force.

***

Les prunelles de Lawson m'attrapèrent dès que j'arrivais dans son entreprise et je notais son soupir et son air blasé. Il se redressa en même temps que je vins à sa rencontre. Il agrippa alors mon bras, et je l'entendis inspirer longuement et me dévisager d'un coup. Puis, il ronronna pour ses collègues :

« Je reviens, on dirait que mon admirateur secret d'enfance est venu me chercher. »

Je grimaçais. Il nous tira alors loin du monde, ferma la porte d'une salle de réunion. Je balayais les lieux du regard, découvrant une salle aux couleurs grisâtres, impersonnelle, et aux rangées de chaises autour d'une longue table. Lawson ferma la porte d'un coup sec, s'approcha rapidement de moi et me plaqua contre la table.

« Tu fous quoi là, encore ? M'agressa-t-il. »

Je le défiais du regard tandis qu'il me jaugeait durement. Redressant mon menton, j'observais l'homme que j'avais jadis tenté de protéger.

Le clan Benett - T1 - Jessy - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant