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Le lendemain matin, je me réveille vers quinze heures, totalement épuisée de la soirée catastrophique de la veille.

Je me lève et remarque que je n’avais même pas pris le temps de changer de vêtements, ni même de retirer mon maquillage ou mes chaussures. Et lorsque je vois mon reflet dans le miroir de ma chambre, je retiens un cri d’horreur. Je ressemble vraiment à un monstre avec mes trainées de maquillage sous les yeux et mes cheveux en pétard.
Vite, il faut que j’aille prendre une douche.

Je baille un grand coup et pars me faufiler dans la salle de bain, dans laquelle je retire illico presto la robe préalablement prêtée par Théa, et la jette dans la panière à linge.

J’active l’eau et la laisse chauffer le temps que je retire les pinces dans mes cheveux. Je finis par me glisser sous l’eau chaude, et mes muscles se détendent presque instantanément. Je soupire et savonne mon corps et mes cheveux.

Je reste bien un quart d’heure sous la douche, pour bien me détendre et me réveiller. Heureusement que nous sommes dimanche et que je n’ai pas école aujourd’hui. Je ne sais pas comment j’aurais fait pour tenir la journée, sinon.

Une fois sortie, je m’habille avec un vieux jogging et un t-shirt volé à mon père, puis descends prendre un petit déjeuner.

Je devais aller courir ce matin, normalement, mais vu mon état de fatigue actuel, je ne prendrais pas ce risque. 

- Bonjour, ma chérie, me salue ma mère en embrassant ma joue. Comment était ta soirée ?

J’hésite entre ne pas répondre, mentir, ou dire la vérité. Mais je n’aime pas mentir à mes parents, donc je choisis la dernière option.

- C’était une horreur, rappelez-moi de ne plus jamais écouter Théa, je réponds en grognant de frustration.

Ma mère fronce les sourcils et se rapproche de moi, m’invitant ainsi silencieusement à continuer de lui expliquer.

- Théa m’a lâché pendant la soirée et m’a forcé à jouer à des jeux idiots. Je me suis inquiétée pour elle et elle s’est fichue de moi donc je n’ai pas trop aimé. En plus de ça, tout le monde s’est moqué de moi pour rien du tout. Et évidemment, il y avait Steve, comme c’était sa fête.

Ma mère m’écoute attentivement.
J’ai beau avoir une meilleure amie en carton, cela ne me dérange pas, car ma meilleure confidente restera à jamais ma mère.
Elle sait tout, de A à Z, je ne lui ai jamais rien caché.
Je me sens chanceuse d'avoir cette relation avec elle.

- Steve, c’est le garçon que tu aimais bien, non ? elle me demande pour essayer de suivre un minimum mes histoires.

Je lève les yeux vers elle et acquiesce d’un signe de la tête.

- Ouep. Avant, je précise.

Ma mère me lance un regard qui veut tout dire.

- Je te jure que c’était avant. Je ne suis plus amoureuse de lui, j’essaye de la convaincre. C’est juste bizarre de retomber sur lui. Il ne m’a jamais porté aucune attention, et maintenant, il fait comme si on était amis.

Ma mère se rapproche de moi et prend ma main dans la sienne pour la serrer un peu.

- Annaëlle… Il faut que tu comprennes quelque chose, commence-t-elle. En quelques mois, tu as beaucoup changé, donc c’est normal que les garçons s’intéressent à toi. Ou même les filles, tiens. Tu es jeune et jolie, en plein dans l’âge des premiers amours.

Sa voix est calme et accueillante, mais je ne veux pas entendre ce qu’elle essaye de me dire.

- Oui, ok, mais ça n’empêche que je lui en veux toujours. Ce type est un connard et il baise tout ce qui bouge, alors non merci, je dis, sur les nerfs.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant