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Les jours passent sans encombre, comme si tout était normal.
Steve et moi profitons de notre vie comme deux adolescents amoureux et idiots. Le mot "couple" n'a absolument pas été posé sur notre relation, mais franchement, qui a besoin de ça pour aimer ?

Il me force à l’accompagner à ces stupides soirées le week-end, et à contrario, je le force à lire des revues scientifiques pour l’instruire.

A l’école, on essaye de ne pas trop s’afficher ensemble. Je préfère. Enfin, je pense que les trois-quarts des lycéens s’en fichent ou se doutent de quelque chose, mais je tiens à garder certaines parties de ma vie privée. Alors on se contente de se voir comme avant, et de s’embrasser quand il n’y a pas trop de monde autour de nous. Je pense que j’ai juste besoin de m’y faire, de prendre l’habitude…
Steve comprend totalement, il est patient, et je l’en remercie.

Il a d’ailleurs pris l’habitude de venir me chercher devant chez moi tous les matins pour m’amener au lycée, et il n’oublie jamais de m’embrasser quand je rentre dans la voiture.

Ma mère, bien trop curieuse à mon goût, m’a attrapé un soir alors que je rentrais des cours.

- Je t’ai vu l’embrasser ce matin ! m’a-t-elle dit.

Je n’ai pas répondu, et j’ai simplement levé les yeux au ciel en essayant de ne pas sourire bêtement.

Foutu amour.

Elle a sauté de joie, comme une gamine et m’a prise dans ses bras.

- Je te souhaite d’être heureuse, ma fille. Steve a l’air d’être un gentil garçon.

J’ai embrassé sa joue et je suis montée dans ma chambre en rigolant.
 

*
 

Assise sur mon lit, un livre de chimie sur les genoux, je lève la tête de ma lecture lorsque ma petite sœur déboule dans ma chambre sans frapper.

- Alors comme ça, tu te tapes Harrington ? elle me demande rhétoriquement.

Je lève un sourcil et évite de m’étouffer avec ma salive.
Eh bien, elle va droit au but, cette gamine ! Et sans tact, évidemment.

- Alors non, je ne me « tape » pas Steve, comme tu le dis si bien. On sort ensemble, c’est tout. Et puis, depuis quand ma vie sentimentale t’intéresse ? Bouge de là.

Je me lève et la fait sortir de ma chambre rapidement.

Il va falloir qu’elle fasse attention à son comportement si elle ne veut pas que je finisse par lui tomber dessus. Elle est de plus en plus insupportable. Je ne sais pas si c’est l’adolescence, ses fréquentation ou autre chose, mais j’aimerais surveiller ça de près, parce que je commence à flipper.

Alors que je vérifie que ma porte est fermée à clef pour ne pas qu’elle refasse irruption dans ma chambre, un petit bruit dans mon dos me fait sursauter.
Je me retourne vivement et remarque que Steve est en train de frapper à ma fenêtre.

Mais ?

Comment est-il monté jusqu’ici ? Je suis au troisième étage !

- Steve ? je demande, étonnée, en ouvrant la fenêtre pour qu’il puisse rentrer avant de tomber.

Il se glisse dans ma chambre d’une manière gracieuse, se tourne vers moi et sourit.

- Salut, toi, dit-il simplement en venant m’embrasser rapidement.

- Qu’est-ce que tu fais là ? je demande en souriant. Tu sais, on a une porte d’entrée, hein...

Il rigole et s’affale sur mon lit, comme s’il faisait ça tous les dimanches.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant