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Tout le reste de la journée, je rumine et rumine quant à l’intervention de Nancy. Je me pose, bien évidemment, quarante milles questions qui n’ont pas lieu d’être. Steve l’aime-t-il toujours ? Va-t-il retourner vers elle ? Le laissera-t-elle le traiter comme un moins que rien, aveuglé par l’amour ?

Toutes ces propositions me font si peur, je ne veux pas qu’il souffre, je tiens trop à lui. Mais en règle générale, lorsque l’amour s’emmêle, on ne peut trop rien faire.

- Tout va bien ?

Je sors de ma transe et pose mon regard sur Steve, au volant de sa voiture. Il a insisté pour me ramener chez moi, aujourd’hui. Je n’ai pas pu refuser.

- Quoi ? Ouais, ouais, je réponds, un peu perdue.

- Tu as l’air soucieuse, remarque-t-il.

Oui, et c’est ta faute. Merci.

- Tu l’aimes encore ? je m’entends lui demander.

Cette phrase m’a échappée, sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Je crois que je désire tellement de connaitre la réponse que mes lèvres ont agies sans demander la permission au cerveau.

Harrington fronce les sourcils, me lance un regard en biais avant de se reconcentrer sur la route. Cela va sans dire, ma question le surprend tout autant que moi.

- Nancy ? il demande rhétoriquement. Non.

Juste ciel.

Il n’y avait presque aucune once d’hésitation dans sa voix.

Me voilà rassurée.
A environ 30 pourcent.
C’est déjà pas mal, non… ?

Je n’ose pas en rajouter avec mes questions, alors je me contente de le laisser parler.

- Enfin, je ne pense pas, reprend-il. Mais j’avoue que sa visite aujourd’hui ne m’a pas laissé indifférent.

Je serre les dents, un peu sur les nerfs, mais acquiesce tout de même.

- Elle t’a perturbée ? je demande finalement. Cette discussion.

Steve passe sa main dans ses cheveux et souffle longuement.

- Non, pas réellement. En réalité, elle m’a simplement mise mal à l’aise.

Je hausse les sourcils, étonnée. Mal à l’aise ? Harrington ? On aura tout vu.

- Comment ça ? je demande, perplexe et avide de détails.

Il fait une petite pause et semble réfléchir. Je lance un regard par la fenêtre et remarque qu’il a dépassé mon lotissement depuis déjà quelques pâtés de maisons.

- Steve ? Tu as oublié de t’arrêter chez moi, je lui fais remarquer.

Il balaye ma remarque d’un geste de la main.

- Mais non, c’était volontaire, il répond simplement.

- Tu vas me kidnapper ? je demande, faussement effrayée.

Steve éclate de rire et sa bonne humeur se répand dans tout l’habitacle, me faisant rire à mon tour.

- Non, ne t’inquiète pas. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, ceci dit, rigole-t-il. Je te ramènerai quand cette discussion sera close.

J’avale difficilement la bile dans ma gorge. Apparemment, cette discussion à l’air bien plus sérieuse que je ne le pensais.

- Si tu veux clore cette discussion rapidement, il faudrait d’abord que tu commences par répondre à mes questions, Harrington, je lui signale.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant