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Quelques jours sont passés depuis le drame du centre commercial, et je crois que je ne m’en suis toujours pas remise.
J’ai longtemps espéré que ce ne serait qu’un rêve, mais la tombe fraiche de Billy Hargrove m’a vite ramené à la réalité. Perdre la vie si jeune…

Je ne dors pas très bien, mes nuits sont souvent tourmentées par des images du flageoleur mental, ou par du sang en abondance… J’espère qu’avec le temps, cela va s’effacer de ma mémoire, même si j’ai la nette impression que cette expérience vient de me marquer à vie.

Ma mère m’a amenée à l’hôpital pour mon front et mon sourcil, et même si je pensais que je n’avais rien de grave, j’ai quand même eu droit à trois point de suture et du repos.
Ainsi, ça fait deux jours que je n’ai pas mis les pieds au lycée.

Ma mère m’a forcé à voir une psy, aussi. Mais ça, c’est une autre histoire.

- Annaëlle ?

Tiens, justement, voilà ma mère. Elle passe sa tête dans l’encadrement de la porte de ma chambre.

- Oui ? je demande en me redressant un peu dans mon lit.

Je sors de la douche, et mes cheveux encore humides gouttent sur mon t-shirt.

Elle rentre dans la pièce et me sourit.

- Il y a quelqu’un qui est venu te voir, m’annonce-t-elle.

J’hausse les sourcils, surprise.

- Théa ? je demande, un peu suspicieuse.

Qui cela pourrait-il être d’autre, de toute manière ?

Ma mère me fait un clin d’œil et sort pour me laisser seule avec l’autre personne qui rentre dans ma cham…

- Steve ?? je demande, plus qu’étonnée.

Ce dernier sourit et avance un peu pour venir près du lit sur lequel je suis installée.

Je suis très surprise de le voir ici. Au début, je le trouvais trop collant, toujours à essayer de savoir comment j'allais et à prendre soin de moi alors que je ne l’aimais pas du tout.
Mais après ce que nous venons de vivre tous les deux, cela nous fait une expérience commune, et je pense que ça me fait du bien de voir une tête qui a vécu la même chose que moi. Une personne aussi paumée, traumatisée et amochée que moi.
Je pense qu’il est l’un des seuls qui peut réellement comprendre comment je me sens.

Finalement, je suis contente de le voir ici.

Mais ça me fait quand même bizarre.

- Euh… Viens, assis-toi, je dis en me redressant pour lui faire de la place.

Il s’exécute et me tend quelque chose.

- C’est pour toi. Je pensais que tu aimerais ça après tout ce qu’il s’est passé, dit-il simplement avec un sourire.

Je le remercie et pose la boite de chocolat sur ma table de chevet.

Je ne sais pas trop comment réagir, maintenant. Je n’ai jamais eu de garçon qui me rendaient visite, et encore mon Steve.
Comment on fait, dans ce genre de situation ?

- Je suis venu pour voir comment tu allais, déclare-t-il en me sondant des pieds à la tête.

Je souris silencieusement.

- Je vais bien. Physiquement. Mentalement, ce n’est pas encore ça.

J’ai dit ça en rigolant jaune, et il me rejoint là-dessus.

- Je comprends, répond-il. Tu sais, si tu as besoin de parler à quelqu’un, je suis là.

Je réponds un simple « merci » presque inaudible.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant