Remember Me

15

Il sourit face à ma réponse et acquiesce.

Enfin, il se lève et retourne voir ses amis pour leur dire je ne sais quoi. Il revient vers moi rapidement, accompagné de Robin, Erica et Dustin.

- Ok les gars, on y va ! Faites attention à elle.

Il me tend la main et m’aide à me relever. Ensuite, nous allons tous en direction du parking pour prendre la voiture et rouler jusqu’à une petite colline à l’extérieur de la ville.
Je ne connais pas cet endroit, mais je leur fais confiance. Enfin, je n’ai pas le choix surtout.

Steve a roulé comme un malade et je me suis d’ailleurs demandé s’il avait réellement son permis de conduire. J’ai cru mourir trois fois. Et malheureusement, une petite voix dans ma tête me dit que ce n’est que le début.

Lorsque nous nous asseyons en face de l’antenne, je m’autorise à fermer les yeux cinq secondes pour reprendre mes esprits. Ma tête entre les mains, j’essaye de respirer calmement.

Finalement, Steve s’installe à ma droite et caresse mon dos avec sa main. Moi qui pensais que ce geste me dérangerait, il m’a plutôt apaisé.

- Je sais que ce n’est pas simple à encaisser, dit-il enfin.

Je ris sarcastiquement.

- C’est le moins que l’on puisse dire, réponds-je.

Un silence s’installe.

J’aurais mille et une questions à poser, mais je ne le fais pas. Je ne saurais pas par où commencer, de toute façon.

- Je suis désolé de t’avoir embarqué là-dedans, s’excuse-t-il.

Je relève la tête et le regarde. Malgré l’obscurité de la nuit et son cocard, ses prunelles brillent toujours.

- Ce n’est en rien ta faute, je réponds simplement. J’ai juste du mal à tout comprendre. Enfin, ça me parait fou ! Des monstres, des filles au super-pouvoir, des possessions de gens… On se croirait dans un livre de fantaisie !

Steve rigole un peu. Moi aussi.
Mais au fond, je me sens juste totalement dépassé par cette situation.

Je ne sais toujours pas si je les crois, toutes leurs histoires. Mais vu le sang, les corps des russes sur le sol du centre commercial, et la panique, je ne peux pas vraiment dire que rien n’existe. Pour le monstre et les pouvoirs, ça reste à prouver. 

- Crois-moi, j’avais aussi du mal à comprendre, au début, répond-il.

Je ne dis plus rien. La fraicheur du vent nocturne sur ma peau brûlante me fait du bien.
Je finis par me tourner vers Steve et par le regarder, le décrypter. Sans vraiment comprendre pourquoi, je lève ma main vers son visage et dégage une mèche de ses cheveux pour venir effleurer délicatement ses bleus et ses coupures.

- Ils ne t’ont pas loupé…

Pas que je m’inquiète pour lui, mais ça ne doit pas être agréable non plus.

- Je m’en remettrai, répond-il simplement.

Lui aussi finit par me regarder. Et il fait la même chose que moi ; il dégage mes cheveux de mon front et effleure le sang sec sur ma peau.

- Comment tu t’es fait ça ? il me demande, inquiet.

Je rigole jaune et détourne le regard tout en reposant ma main sur ma cuisse.

- Quand je suis entrée dans les toilettes du centre commercial, on m’a bourré dedans. Je suis tombé, et paf la tête sur le carrelage. J’ai fait un malaise et quand je me suis réveillée, il n’y avait plus personne. Enfin, juste vous.