Outer Banks : Never Simple.

Chapitre 2

   Carlène avait pris goût à son travail au country club, elle avait pris goût à sa routine ; enfiler son uniforme et retrouver JJ, l'enthousiasmait à chaque fois un peu plus. Bien sûr, il arrivait que le jeune homme sèche le travail, mais le revoir lui donnait toujours le sourire. Elle savait que les sentiments qu'elle développait étaient innocents et à sens unique, mais pour la première fois de sa vie elle craquait pour un garçon.

La jeune fille savourait les petits papillons dans son ventre, rien de très extravagant alors cela lui convenait tant que ça n'allait pas plus loin. Après tout, aucune adolescente ne veut sentir son petit cœur se briser.

L'énergie qu'elle dégageait en ce moment était surprenante. Elle dévale l'escalier en fredonnant, son père manque de la percuter :

- Wow ! Où allez-vous comme ça, Carlène Jones ?

- Christopher Jones, vous me semblez bien curieux ?

Son père étire un large sourire, le voir sourire est l'une des choses les plus agréable qu'elle connaisse :

- Je vais courir Papa, tu veux venir ?

- Tu penses qu'une séance de sport avec ma fille me ferait renoncer, dit-il en riant. Une prochaine fois, j'ai beaucoup de rendez-vous aujourd'hui. Vas-y, mais sois prudente.

Carlène acquiesce et s'enfuit de la maison en trottinant, de la musique à fond dans ses oreilles. Le jour se lève doucement dans les Outer Banks. 

Elle court depuis un bon moment déjà lorsqu'elle s'octroie une pause dans une rue du centre. La jeune fille transpire et son souffle est court. Elle s'approche d'une petite boutique pour acheter une bouteille d'eau.

Gorgée après gorgée, Carlène reprend son souffle tandis qu'elle voit affluer quelques coureurs. Elle jette sa bouteille et ressert sa queue-de-cheval légèrement humide. Elle reprend sa course mais se heurte à un joggeur :

- Excuse-moi, sourit-elle en continuant sa route.

Rafe se retourne et reconnaît la serveuse, il a souvent entendu sa voix ces derniers temps. Elle, visiblement, ne l'a pas calculé. Il rebrousse son chemin et la suit à distance. Il constate que sa fine taille ne gâche rien de ses formes, elle semble athlétique. L'espace d'un instant, il l'aperçoit glisser son regard dans sa direction. Carlène n'est pas stupide, elle sent bien qu'elle est suivie, elle fait régulièrement son footing dans le coin et elle croise rarement d'autres personnes.

Elle fait volte-face et retire ses écouteurs en continuant ses foulées :

- Je peux savoir pourquoi tu me suis ?

Rafe accélère doucement pour arriver à sa hauteur.

- Qu'est-ce qui te fais croire que je te suis ? tu t'accordes trop d'importance, gronde gentiment Rafe transpirant.

- Ok. . .

Carlène se retourne et bondit pour se donner de la puissance, Rafe n'en revient pas, on ne lui tourne pas le dos comme ça. Il accélère à son tour et cette fois avec une réelle attention de la poursuivre. Alors qu'il arrive de nouveau à sa hauteur, il ne peut pas s'empêcher d'entendre son rire. La jeune fille semble s'amuser.

- Tu es à la traîne, mon vieux !

- Faux départ, gamine.

"Gamine ? Mon vieux ?" Elle s'imagine qu'on est pote ? se demande Rafe. La nonchalance de la jeune fille laisse  présumer qu'elle ne l'a tout simplement pas reconnu, en conclut Rafe. Après tout, ils ne se sont jamais parlé, elle ne la servit que quelques fois. . . peut-être.