Chapitre 5

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    Carlène ne travaille pas aujourd'hui, pourtant, elle attend devant le country club depuis un long moment déjà. L'adolescente fait les cent pas. Elle espère que JJ viendra ce midi, car depuis l'incident de l'autre soir, elle n'a qu'une seule idée : confronter le jeune homme.

Un van s'approche au loin, Carlène s'impatiente de ne pas voir la moto de JJ arriver, elle shoote dans un petit palmier innocent en grognant.

- Laisse cette pauvre plante, elle ne t'a rien fait, se moque JJ.

La jeune fille se retourne, son collègue descend du van en saluant le conducteur par la fenêtre. Le chauffeur klaxonne et fait un signe de paix de la main à Carlène.

- On se voit ce soir mec, lance John B en tirant avec ses doigts.

JJ lui répond avec affirmation d'un geste militaire. Il rejoint Carlène en souriant :

- J'croyais que tu n'étais pas de service aujourd'hui.

- C'est vrai, mais il fallait que je te voie et comme. . . Je n'ai pas ton numéro.

Surpris, mais intrigué le Pogue sourire un peu plus. Il contemple l'adolescente qui triture un bout de son large t-shirt.

- Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta visite ? demande le garçon légèrement  flatté.

- Tiens ! Carlène lui tend un billet de cinquante dollars. Pour les verres. . .

JJ se renfrogne et lève ses yeux bleus au ciel, agacé :

- Désolé mais je ne suis pas un gigolo, affirme-t-il coquin.

- Raz m'a dit que tu avais pris la responsabilité de ce qui c'est passé, je ne veux pas, alors je te rembourse.

-  Et tu me files cinquante dollars, c'est pas un peu trop ?

- C'est plus ou moins le montant de la casse.

- Sans déconner ?! s'écrit JJ ahuri.

Carlène réalise qu'il s'est dénoncé sans avoir réfléchi au coût sur son salaire. Cela lui ressemblait bien, elle étire ses lèvres dans un sourire presque désespéré.

- Prends les JJ.

- Certainement pas, tu rêves.

- C'est ma faute et. . . j'ai des économies, c'est pas un problème.

C'est vrai, elle avait des économies, mais surtout, ce n'est pas l'argent qui lui manquait, chose qu'elle ne voulait pas lui préciser. Elle se rapproche de lui et glisse le billet dans la poche de son bermuda. Alors que ses doigts effleurent le tissu noir, elle profite pour humer son parfum. Un étrange mélange entre la plage et la bière, compléter d'une odeur fraîche de déodorant.

 Il retient sa main et la fixe, muet. Il n'avait jamais fait gaffe à ses yeux ambrés, ils se nuancent de marron et de dorée, ses iris dégagent quelque chose de profond et de lumineux. Il mord sa lèvre inferieure, ce qui attire instantanément l'attention de Carlène.   

- Dans ce cas, ça fait de toi le sponsor officiel de Bone Hill, affirme JJ en rigolant.

- De quoi tu parles ?

- Tu investis cinquante dollar dans un fût de bière pour la fête de ce soir, à Bone Hill.

- Ouah la chance, rien que ça, il semblerait que je sois quelqu'un d'incroyable ! s'esclaffe Carlène ironique.

- Oui, tu l'es. . . chuchote JJ en jouant avec le bracelet bleu de la jeune fille. Mais pas autant que moi, je suis le meilleur et ça, tu auras l'occasion de le découvrir si tu viens ce soir !!

Le grand blond s'éloigne vers l'Island Club pour prendre son service, il crie :

- Ce soir Carlène, te défile pas !

- Et si, c'est déjà un truc de prévu ! 

- Non, ça marche plus ça. Tu annules. Tu fais le mur. Je m'en fou, mais tu viens ! termine JJ sans lui laisser aucune chance.

  La jeune fille rentre chez elle trop excitée pour se concentrer sur autre chose que sur l'invitation de JJ

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  La jeune fille rentre chez elle trop excitée pour se concentrer sur autre chose que sur l'invitation de JJ. "  C'est pas un rencard, si je me change et qu'il le remarque, il risque de voir qu'il me plaît ? " se torture Carlène. Après avoir retourné toute sa garde de robe, étalée ses vêtements à force de se changer. L'adolescente se plante devant son miroir avec son short en jean noir qui sert sa taille et son petit top décolleté aux rayures oranges.  

Elle regarde ses fesses, pose, sourit, fait une moue provocatrice :

- C'est le moment où je dois m'inquiéter des premiers symptômes de la crise d'adolescence ? dit son père en surprenant sa fille dans sa chambre.

- Papa ! 

- Je te demande ! Rien de plus, questionne-t-il en entrant dans le bazar ambiant. 

- Je suis invitée à une fête sur la plage, sourit Carlène.

Christopher s'arrête un instant, une expression d'angoisse passe sur son visage avant de se dégager une place sur le lit de sa fille.

- Je serai prudente papa, t'en fais pas.

Elle se laisse tomber sur le lit aux côtés de son père et s'allonge en ronchonnant. 

- Pas besoin de te faire le discourt du père hyper protecteur, demande-t-il.

- Non, j'ai prévu de me droguer et de m'envoyer en l'air avec tous les mecs de la soirée. . .

Son père s'étale à son tour auprès de sa fille en grognant. Il avait confiance en sa fille, il savait qu'elle grandissait et qu'il ne pouvait pas la materner indéfiniment :

- Je veux juste que tu fasse attention, ok ? Si jamais, tu as le moindre problème, quoi que ce soit. . . Tu m'appelles et je viendrai, d'accord ?

L'adolescente enlace son père, des sourires muets se dessinent sur leurs lèvres.

Alors que Christopher Jones se gare près de la plage où ce reflète les lumières des feux de camp, Carlène sent le stresse l'envahir. Elle prend une grande inspiration et sort de la voiture dans son large gilet blanc. Elle traverse la route tandis que son père l'interpelle :

- Chérie ? Ne reviens pas cloque, je ne suis pas prêt pour être appelé papy, dit Christopher Jones ironique.

Carlène glousse et lui fait signe de s'en aller.


 Seulement 955 mots ! Un chapitre court, mais pas le choix si je veux bien faire. Alors vous en penser quoi ? Des idées sur la suite ?

Outer Banks : Never Simple.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant