Carlène se tient devant le commissariat, une boîte de muffins entre les mains, les préférés de Shoupe. Elle franchit la porte du bâtiment avec appréhension et se dirige vers l'officier :
- Shoupe ?
- Carlène, si tu viens pour JJ, tu peux faire demi-tour, dit il sans même lever ses yeux vers elle.
- En fait, je viens m'excuser.
L'homme s'installe confortablement dans sa chaise et relève la tête. Il regarde le carton rempli de pâtisserie :
- J'imagine qu'ils sont aux chocolats ?
- Évidemment.
- Tu sais que je ne peux pas te laisser le voir, déjà, je n'ai pas le droit, mais surtout, je n'en ai pas envie. Tu vaux mieux que ça.
- Parce que c'est un Pogue ? peste Carlène.
- Parce que c'est un garçon à problème, et il n'est pas fiable. Christopher est peut-être d'accord, ce n'est pas mon cas.
- T'es pas mon père Shoupe.
- C'est vrai, mais je me soucie beaucoup de toi, s'agace l'officier.
- Désolée, j'suis pas venue pour me disputer. J'peux au moins savoir s'il va bien ?
- Il est en garde à vue.
Carlène hoche la tête, elle force son plus beau sourire :
- Tiens, dit elle en offrant les muffins.
- Il en a pour un régiment, rit l'homme.
- C'est pour la brigade, depuis l'ouragan vous êtes débordés.
- Comme toujours, c'est très gentil de ta part, c'est bientôt l'heure de la pause, on va se régaler.
L'adolescente joue l'étonnée, elle sait très bien les horaires de Shoupe et n'est pas venue par hasard :
- Je vais retrouver mon père, bon appétit !
- Merci Carlène, j'espère vraiment que tu te trouveras d'autres fréquentations.
- Je vais y réfléchir, Monsieur l'officier, répond la jeune fille dans un salut militaire.
Elle se faufile dans les toilettes et patiente. Les minutes sont longues, elle entrouvre la porte et aperçoit le couloir qui mène aux cellules. Une chance qu'elle accompagne son père régulièrement, elle connaît parfaitement les lieux.
Quand l'équipe de policier prend enfin sa pause, Carlène passe discrètement pour rejoindre JJ, du moins, elle l'espère profondément.
Elle referme la porte le plus doucement possible, il n'y a pas un bruit :
- JJ, chuchote Carlène. JJ ! répète-t-elle un peu plus fort.
- Carlène, c'est toi ?
Elle voit des mains s'agripper aux barreaux et court vers la cellule. Regarder le jeune Maybank, prisonnier et seul, lui déchirer le cœur.
- Qu'est-ce que t'fais là ? C'est déjà l'heure des visites conjugales, s'amuse-t-il.
Trop triste pour trouver ça drôle, elle esquisse un petit sourire.
- T'as apporté une lime pour me faire évader ? ironise le grand blond.
- JJ, t'es en garde à vue, pas en prison, sermonne Carlène.
- Pas encore. . .
L'adolescente laisse couler une larme avant de renifler, elle ne veut pas pleurer, c'est pas le moment.
VOUS LISEZ
Outer Banks : Never Simple.
FanfictionLorsque Carlène revient en Caroline du Nord, elle ne reconnaît rien, ni personne, tout comme personne ne la reconnaît. L'adolescente va apprendre à redécouvrir les Outer Banks avec ses bons, mais aussi ses mauvais côtés. Carlène avait décidé de vivr...