Arrête moi !

Chapitre 1 :

- Jimin !

- J'arrive hal-abeoji !

Finissant de boucler sa veste d'uniforme, le jeune homme alla retrouver l'homme dans le salon. Il le trouva assis dans son fauteuil, comme tous les jours à cette heure là. Et comme tous les jours à cette heure là, il appelait Jimin. Qui, comme tous les jours à cette heure là, le rejoignait. Il s'accroupit devant lui et entoura la grosse main musclée du retraité entre les siennes.

- Tu as tout ce qu'il te faut, grand-père ? demande-t-il d'une voix douce.

Le vieil homme acquiesça en émettant un son guttural.

- Tu as pris tes médicaments, n'est-ce pas ? Si tu as mal, je peux t'en donner un autre !

- Non Jimin, ne t'en fais pas pour moi, je vais bien. Je suis juste vieux. Fais attention à toi. Je ne peux toujours pas accepté que tu aies choisi un métier si dangereux... Mais je comprends.

Le jeune garçon sourit tendrement.

- Tu ne dois pas t'en faire pour moi grand-père, je suis grand et tu sais pourquoi je veux faire ce métier. C'est important ! Et ça fait plusieurs années maintenant que je suis entrée dans la police. J'ai vingt-six ans grand-père, tu t'en rappelles ?

Le vieil homme eut un instant d'hésitation et hocha la tête.

- Oui. Tu as grandi si vite...

- Allez, repose-toi bien, j'ai rempli le frigo et préparé ton repas pour ce soir, tu n'auras plus qu'à le faire réchauffer ! Je dois aller travailler maintenant.

- Vas-y, ne sois pas en retard, merci pour tout !

- Je reviendrai demain, comme toujours !

Le vieil homme lui offrit un doux sourire et Jimin s'éloigna. Quelques instants plus tard, il était dehors. Son grand-père était sa seule famille, il voulait donc prendre soin de lui autant que possible, quitte à en faire parfois trop. Mais il lui devait tant. Il l'avait élevé après lui avoir sauvé la vie. Le souvenir de cette sombre nuit revint à l'esprit de Jimin, aussi frais dans sa mémoire que s'il datait de la veille. Cette nuit où ses parents s'étaient fait tués juste sous ses yeux. Cette nuit où ce total inconnu s'était précipité pour lui sauver la vie, se faisant percuter par la voiture à sa place. Il avait eu les deux jambes brisées, impossible à reconstruire. Le seul moyen de ne plus souffrir était l'amputation mais il avait catégoriquement refusé alors il vivait constamment dans la douleur. Il avait pourtant su prendre soin de Jimin depuis ses huit ans, l'élevant dans la sécurité et le bonheur. Jimin songeait bien souvent que sans lui, il serait sans doute devenu un délinquant avec son passé, s'il avait survécu à l'accident. Il avait donc du mal à le laisser seul pour aller travailler, bien qu'il adorait son métier. Le roux secoua la tête pour chasser ces sombres souvenirs et se concentrer sur la route. Une fois arrivé devant son lieu de travail, il gara sa voiture, lissa son uniforme et jeta un coup d'œil dans la vitre de la portière pour remettre ses cheveux en place. On avait rarement vu un policier avec les cheveux rouges et cela avait posé plusieurs problèmes à Jimin, qui avait failli ne pas être accepté à cause de cela mais heureusement, grâce à l'influence de son grand-père, ça n'avait pas été le cas. Cette couleur lui rappelait ce pour quoi il faisait son métier, si dangereux semblait-il dans cette ville reculée de Corée du sud. La Corée n'était plus ce qu'elle avait pu être par le passé. Autrefois un pays sécurisé et paisible, depuis une quarantaine d'années elle était devenu un pays séparé en deux parties. Cela était arrivé à la suite d'une rébellion créée par ce que certains appelleraient des "anarchistes", voulant un pays où on était libre de ne pas être "espionné" partout, tout le temps. Le système de protection ne plaisait pas à tout le monde et quelques uns ne supportaient pas d'être continuellement filmé, comme prisonniers, à ne pas pouvoir faire ce qu'ils voulaient. Depuis, la Corée du sud était divisée. Il y avait le domaine du nord, lieu sécurisé et prospère où le taux de criminalité était faible, et le domaine du sud, qui ressemblait davantage à New-York dans West Side Story mais sans l'histoire d'amour... La mafia y faisait ses petites affaires comme si personne n'était au courant mais tout le monde savait qu'elle était responsable des nombreux crimes qui étaient commis. Il était fort déconseillé de se promener la nuit. Le bruit des coups de feux étaient la musique traditionnelle ici et les cadavres retrouvés dans les ruelles au matin, l'habitude des citoyens ainsi que des hommes de loi. Les autorités étaient fortement sollicitées et plusieurs patrouilles avaient lieu, le jour comme la nuit. Jimin et son grand-père habitaient dans la même rue, dans un quartier plutôt calme, loin des rues vraiment dangereuses. Jimin entra dans le commissariat et salua ses collègues avant d'aller s'asseoir derrière son bureau. Là, son chef l'appela. Il se leva donc et se rendit dans le bureau de l'homme quinquagénaire. Il s'inclina respectueusement devant lui et demanda :