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Chapitre 28

Après un copieux repas, je me suis isolé avec Tamsir sur l'une des terrasses de la maison. Depuis son arrivée, on n’avait pas eu le temps de vraiment discuter vu que j’étais troublé. Le foutou accompagné de la sauce graine m’ayant remis les idées en place, j’étais maintenant prêt à avoir une conversation en bonne et due forme avec lui.

─ Je croyais que tu m’en voulais. Je te sentais un peu froid tout à l’heure.

─ Ce n’était pas par rapport à toi. J’ai passé une journée de dingue. Et c’est ce qui m’a secoué.

Il me demanda de lui expliquer cette fameuse journée. J’acceptai, sans hésiter, de me confier à lui. J’en avais besoin. Il me fallait quelqu’un de confiance à qui raconter mes péripéties de la journée. Et Tamsir était la personne idéale. Je n’omis aucun détail. Je lui parlai même de mon rapprochement avec Kolo. Lui, qui jusque-là, m’écoutait religieusement ne put s’empêcher de donner son avis.

─ Toi tu es en 1ère année et c’est un gars de 3ème année que tu cherches. Tu vises loin hein !

─ Tu exagères ! On s’est juste embrassés.

─ Ça commence toujours comme ça. J’exige que tu me le présentes. Il faut d’abord que je le valide avant qu’il se passe quelque chose de sérieux entre vous.

Je rigolai brièvement. Mais Tamsir, lui, resta sérieux.

─ Il te plaît ? demanda-t-il.

─ À la base, physiquement, il n’est pas vraiment mon genre. Mais…

─ C’est quoi ton style de mec si on ne se limite qu’au physique ? m’interrompit Tamsir.

Je pris une petite pause pour réfléchir.

─ Je dirais que j’aime les mecs grands, en tout cas plus grands que moi ; les mecs qui ont un beau teint, musclés mais pas trop.

─ En gros, les mecs comme moi ! Serais-je donc ton style de mecs ?

Je me raclai la gorge. Je ne me rendais même pas compte que j’étais en train de le décrire. Ce moment était un peu gênant à mon goût.

─ J’avoue Tamsir, tu es un beau garçon. Mais pour la description que je faisais, je me référais plutôt à mon ex. Vous avez à peu près les mêmes caractéristiques physiques.

─ Hmm. Je t’ai demandé si ton gars de 3ème année là te plaît, mais tu n'as toujours pas répondu.

─ Je disais qu’au niveau du physique, c’est pas mon genre. Mais j’arrive à faire fi de tout ça car il est intéressant au fond. En plus, il a l’air d’avoir un bel engin, lui chuchotai-je.

Il me dévisagea.

─ Je suis sûr que j’en ai une plus grosse que lui.

─ Arrête de te comparer à lui ! Ça me gêne.

─ Je ne peux pas me comparer à quelqu’un qui ne m’arrive pas à la cheville.

Je n’arrivais à déceler ni au ton de sa voix, ni à son expression faciale la réelle teneur de ses propos. Était-il vraiment sérieux ? Ou alors parlait-il au second degré ? Je ne parvins guère à le deviner.

─ Parlons de toi maintenant, proposai-je.

─ Que veux-tu savoir ?

─ Ce que tu as vécu pendant que tu étais à Yamoussoukro.

─ Tu parles comme si j’étais parti en vacances là-bas. J’y étais juste pour mes examens et mon concours.

─ Ton concours ?