Chapitre 21

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– Bon parlons ! murmurai-je à Tamsir, en m'allongeant sur son lit.

Il me fixa d'un air surpris.

– C'est moi qui vient d'être largué là ! Donc c'est à toi de me réconforter, en fait.

– Mais, je pense t'avoir déjà tout dit hein ! Je reste car tu m'as dit que t'as besoin de quelqu'un à qui parler.

Il se leva précipitamment du lit et s'arrêta devant la porte. Il l'ouvrit délicatement.

– Bon, va dans ta chambre ! ordonna-t-il.

– Ahy Tamsir, qu'est-ce qui t'arrive ?

– Je vois bien que je t'agace avec mes problèmes. Et puis, t'en as assez fait. Ça ira, merci.

J'étais dépassé par ce soudain changement d'attitude que je n'arrivais pas à expliquer. Avais-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? J'essayais de me souvenir, exactement, des mots que j'avais employés, mais aucun d'eux ne me semblait être déplacé. Alors, pourquoi réagissait-il ainsi ? Ce mec est un bien mystérieux personnage, pensais-je.

– Je ne te comprends plus. La minute d'avant, tu me dis que tu veux parler. Et la minute d'après, tu me demandes de partir.

– Je ne veux pas que tu restes juste parce que je te l'ai demandé.

J'émis un rire express.

– Ahy ! Mais pourquoi tu veux que je reste alors ?

– Parce que t'en as envie.

Je rigolai encore et encore. Et encore après la fois d'avant.

– Moi, Bouba qui aime tant dormir, tu crois que si je n'avais pas envie de te parler, j'allais rester ici ?

Il ferma la porte et me rejoignit sur le lit.

– Merci, prononça-t-il faiblement.

– C'est rien.

Il garda le silence et se mit à fixer le plafond. Je fis comme lui. Près d'une dizaine de minutes s'écoulèrent et on était toujours en train de faire la même chose. Je n'en pouvais plus.

– Tamsir, on fait quoi là ?

Il tourna la tête pour me regarder.

– On médite.

– Je sais pas ce que c'est. Mais, j'aime pas ça.

Il sourit avant de rediriger son attention vers le plafond.

– Raconte-moi ta vie au village !

– Tu veux savoir quoi ? demandai-je surpris.

– Dis-moi ce qui te passe par la tête !

– Quand j'étais au village, je me levais tôt le matin pour prier avec ma famille. Je mangeais, puis, je partais travailler au champ. Après...

– Stop ! m'interrompit-il. Bouba, tu sais pourquoi j'adore méditer ?

– Euh...non !

– Parce qu'il me vient toujours des idées géniales quand je fais ça.

– Comme ?

– Tiens-toi prêt parce que ce soir, on va en boîte ! Je pense que c'est ce qu'il me faut pour digérer cette journée de merde.

– En boîte ?

– Oui ou si tu veux discothèque, bar. En tout cas, on va aller s'enjailler.

Pauvre de moi ! Je ne savais même pas de quoi il parlait.

BOO BAH !BxB! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant