Chapitre 4

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Je me mis à genoux devant l'apprenti pour le supplier de se taire. J'étais horrifié rien qu'à l'idée de savoir qu'il pourrait dire à mon frère que j'avais volé. Modou me ferait passer un très mauvais moment s'il était au courant de ma bêtise.

– Arrête tes jérémiades ! Ça ne marchera pas avec moi.

Je fis donc semblant de pleurer. J'ai forcé pour faire couler mes meilleures larmes. J'étais prêt à tout pour qu'il ne fasse pas la balance.

– Ravale tes larmes de crocodiles là !

Modou était à quelques mètres de nous. Mais il ne faisait pas attention à mes supplications. Il devait se dire que je faisais le pitre comme d'habitude. Voyant que son apprenti ne cédait pas à mes larmes, je me suis agrippé à ses jambes tout en continuant à implorer son pardon. Il commençait un peu à être gêné par tout mon cinéma.

– Hé ça va pas ou quoi ?! Arrête de pleurer oh !

J'ai hurlé encore plus fort. Ses collègues se mirent à le charrier.

– Décidément, tu tabasses tout le monde toi, dit l'un d'entre eux. Même le petit-frère du patron, tu ne l'as pas épargné.

– Mais qu'est-ce que tu racontes idiot ? Je ne lui ai rien fait, répondit-il.

–Roger, tu ferais mieux de le laisser tranquille, ajouta un autre. Sinon, il va te tabasser toi aussi.

Ses deux collègues s'en allèrent par la suite en rigolant. Quant à moi, j'étais toujours à fond dans mon rôle. Je sentais que l'apprenti de Modou finirait par craquer.

– C'est bon. Stop ! Je ne vais rien lui dire.

Je me suis levé aussitôt.

– T'es sûr ?

– Oui et ne m'oblige pas à revenir sur ma décision.

– C'est trop sympa ! Merci...euh...c'est quoi ton prénom ?

– Lukman.

– Moi je m'appelle Bou...

– J'ai pas besoin de connaître ton prénom. Pour moi, tu resteras toujours le sale petit voleur !

J'ai souri jaune. Je me demandais s'il plaisantait ou s'il était sérieux. En tout cas, à voir sa tête, il n'avait pas l'air de quelqu'un qui aimait s'amuser.

– A quel moment pourrais-je passer récupérer mon vélo ?

– Demain.

– A quelle heure ?

– Peu importe.

– Mais tu préfèrerais que ce soit le matin ou le soir ?

J'avoue, j'ai demandé ça pour l'agacer un peu.

– Passe demain putain ! Tu commences à me casser les couilles là !

J'ai mis main sur ma bouche pour contenir mon rire. Mais ça se voyait tout de même que j'étais mort de rire.

– Tu ris pourquoi ? Il y a quelque chose de drôle ici ?

– Non, il n'y a rien.

– Ouais, c'est ça. Allez casses-toi maintenant !

– Au revoir Lukman !

Il ne me répondit pas. J'aurais bien aimé l'embêter un peu plus mais j'ai préféré partir. Il avait une tête de gangster et vu comment il était bâti, j'avais peur de me prendre une droite en pleine gueule.

Pendant que je me dirigeais vers la sortie du garage, j'aperçus le mec dont le père m'avait insulté la veille. Il était en compagnie de celui-ci. J'hésitai avant mais je finis par prendre la décision d'aller lui parler.

BOO BAH !BxB! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant