BOO BAH !BxB!

Chapitre 10

Lukman, terriblement gêné, remonta son pantalon à la vitesse de la lumière. J'en profitai pour lui lancer une petite pique vu que j'étais d'humeur taquine.

– Tu as remonté ton pantalon, mais ta bosse là se voit toujours hein !

Il ne me donna aucune réponse, préférant s'asseoir sur sa natte. Il avait l'air d'être ailleurs, et ne me calculait même plus. Donc, je m'assis à ses côtés épris de l'envie de connaître les raisons de ce changement d'attitude.

– Dis-moi ce qu'il y a Lukman.

Il me regarda profondément dans les yeux. Mais, il n'arriva à soutenir mon regard que durant un court laps de temps. Après, il n'osa même plus me regarder. J'étais conscient du fait que son érection pouvait signifier que je ne lui étais pas insensible. Mais, pour une raison que je n'expliquais pas, je ne m'en formalisais point. Au contraire, ça me procurait une certaine satisfaction qui ne dit pas son nom.

– Euh... j'ai eu une idée débile tout à l'heure, plaça-t-il contre toute attente. Et si on parlait d'autre chose ?

Je le voyais, dans son regard, qu'il était envahi par la gêne. Était-ce moi qui lui faisait cet effet ?

– Lukman, dis-moi la vérité !

– À propos de quoi ?

– Est-ce que tu es pd ?

Il détourna la tête et expira bruyamment.

– Tu es malade ou quoi ? Jamais de la vie ! Moi, on baise pas dans mon cul hein !

Ses phrases puaient le mensonge à plein nez. Même sa gestuelle le trahissait.

– Mais pourquoi tu as bandé quand tu m'as vu ? Normalement, un hétéro, ça bande pas devant un autre mec surtout quand celui-ci est nu.

– Écoute Bouba, j'ai bandé comme ça. Ça n'avait rien avoir avec toi, termina-t-il sur un ton très autoritaire.

– On devrait retenter l'expérience alors ! Je me déshabille à nouveau, et on verra si tu bandes ou pas.

– Non, j'ai plus envie de revoir ton gros corps là. Ça... ça me dégoûte !

– Si tu refuses, ça veut dire que t'es...

Il me coupa la parole en me plaquant violemment contre le mur de sa chambre.

– Je te dis, et je te le répète : Je ne suis pas pd. Un point, un trait !

Son regard était consumé par la haine. Il avait atteint un degré de colère que je ne lui connaissais pas. Sur le coup, j'ai eu la frousse de ma vie. J'imaginais déjà le pire parce qu'avec lui, on pouvait s'attendre à tout.

Heureusement, il me relâcha quelques secondes après. Il fit ensuite quelques pas dans la pièce pour se changer les idées.

– Lukman, ça va mieux ?

– Sors d'ici !

– T'es sérieux là ?

– Dégage s'il te plaît !

Le fait qu'il me chasse d'une façon aussi vulgaire me frustra énormément. Au fur et à mesure qu'il me demandait de partir, je montais en pression pour la simple et bonne raison que je me sentais humilié. Et plus je me sentais ainsi, plus mes nerfs étaient à vif.

– Tu me chasses parce que tu sais très bien que j'ai raison. Espèce de pd !

– Bouba, ne me pousse pas à bout ! Tu n'imagines même pas comment je suis en train de me retenir de te frapper.