Chapitre 5

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Il colla son torse au mien et retira subitement mon t-shirt. Il était si proche de moi que je sentais sa queue gonfler de plus en plus. Si je ne faisais pas quelque chose, il allait sombrer à nouveau dans ses mêmes travers. Je fis donc spontanément deux pas en arrière, mais il combla cette distance en se rapprochant de moi encore plus.

– Déshabille-toi !

– Non.

Je me suis moi-même surpris quand j’ai dit ça. Auparavant, je n’aurais jamais eu le courage de lui opposer une quelconque résistance. Je me serais exécuté sans broncher. La première nuit, lorsque je suis rentré de Bouaké, je lui ai dit « pitié » et il a cessé d’abuser de moi. Je pense que c’est cet acte qui m’a servi de tremplin pour en arriver au « non » de ce soir. Je sentais que ma confiance en moi prenait en ampleur et en intensité. Certes, j’avais encore peur de Modou mais j’étais convaincu que le jour où je le combattrais sans trembler n’était plus très loin. 

– Ne m’énerve pas hein ! Je t’ai dit de te déshabiller.

– Désolé, mais je suis très fatigué.

Il appuya sur l’interrupteur pour éclairer la pièce. Je pus lire sur son visage une haine sans pareille qui me figea jusque dans les profondeurs de mes entrailles. Il me fixait tel un lion enragé sur le point de dévorer sa proie. J’étais désarmé. C’est comme s’il avait éteint, avec une rafale de vent, l’unique flamme de bravoure qui me donnait de l’espoir.

Il pressa sa main autour de mon cou, me colla dos au mur et m’embrassa de force. A travers son baiser, je sentis à quel point je l’avais mis en colère. Il était indélicat, bruyant et surtout d’une sauvagerie déconcertante. Un véritable enfer pour ma pauvre bouche. A force de me mordiller la lèvre inférieure, il finit par la blesser.

– Aïe ! m’écriai-je.

Je posai mon index sur ma lèvre afin d’essuyer le sang résultant de l’entaille dont il était responsable.

– Bien fait pour toi ! La prochaine fois, tu ne contesteras plus mon autorité. Allez, couche-toi !

J’obtempérai aussitôt de peur d’être puni. Un étrange mélange de haine et de tristesse m’envahit. Je me sentais encore plus humilié que les dernières fois. La douleur physique n’était rien face à la peine émotionnelle que je subissais. A ce moment-là, je n’étais plus moi-même. Ça peut paraître fou mais je sentis une âme nouvelle me pénétrer : une âme de tueur en série. S’il n’était pas aussi fort, peut-être bien que je lui aurais ôté sa misérable vie sans sourciller.

Il me maintint sur le dos et écarta mes jambes. Il cracha dans sa main et étala la salive autour de son gland.

– Ne crie surtout pas ! lança-t-il d’un ton autoritaire.

Il défonça littéralement l’entrée de ma grotte secrète. Ça a été fait avec une telle violence que je ne pus m’empêcher de pousser un hurlement. Il me donna une claque dans le but de me sanctionner et accéléra le rythme de ses va-et-vient. J’ignorais qu’il était capable d’atteindre une telle vitesse. C’était extrêmement douloureux. Je ne pus retenir mes larmes. Lorsqu’il le remarqua, il se retira instantanément et me fit changer de position à la minute.

J’étais à présent à quatre pattes en train de recevoir ses coups de rein. C’était tout aussi violent. Je regrettais de lui avoir dit « non » car il me le fit bien payer. Le seul truc positif dans cette histoire, c’est qu’il ne mit pas longtemps avant de jouir. L’expulsion de sa semence signa la fin de mon calvaire.

***

Le soleil se leva chassant ainsi la nuit avec son lot de secrets qu’elle abritait. Je n’avais toujours pas digéré le énième viol dont je fus victime. Habituellement, j’arrivais à passer outre. Je souffrais la nuit mais le jour, je faisais comme si rien ne s’était passé. Je souriais alors que Modou me donnait mille raisons pour pleurer. Mais cette fois, c’en était trop. J’étais triste et ça transparaissait sur mon visage. Ma deuxième maman le remarqua.

BOO BAH !BxB! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant