Chapitre 17

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6h17 ! C'est l'heure qu'affichait la petite horloge placée dans ma chambre. J'avais dormi jusqu'à 6h17.  Je n'en revenais pas vu que, depuis ma plus tendre enfance, ma mère m'avait toujours réveillé à 5h. Je m'en voulais un peu car j'avais manqué la prière de Fajr.

Je sortis de la chambre. Il y avait un long couloir. Une dame au teint d'ébène, que j'estimais être dans la quarantaine, y pénétra. Elle était vêtue d'une robe courte qui me surprit quelque peu car les femmes de mon village ne dévoilaient jamais leurs jambes. J'attendis qu'elle arrive à mon niveau avant de lui soumettre ma préoccupation.

– Bonjour ! Où est-ce que je peux faire mes ablutions, s'il te plaît ?

Elle me dévisagea fortement.

– Toi tu es qui ?

– Je m'appelle Bouba. Je suis arrivé hier soir avec Tonton Abdoulaye.

– Ah ! C'est toi qui devait venir du village là ?

– Oui oui.

Elle me dévisagea une nouvelle fois.

– Quand tu vas sortir du couloir, regarde à ta gauche ! Il y a une salle de bain où tu pourras faire tes ablutions.

– Merci.

Je suivis les indications de la dame. Mon émerveillement commença avec la magnifique salle de bain. Moi qui me lavait entre 4 murs de brique non peints, j'étais surpris de voir autant de luxe. Je me regardai dans la glace pendant un bon moment. J'avais sale mine. Je fis mes ablutions rapidement, puis, je retournai dans la chambre. Il n'y avait ni natte, ni tapis de prière. Je priai par conséquent sur les carreaux qui enjolivaient le sol.

Juste après la prière, quelqu'un frappa à la porte. Je courus ouvrir. Un blanc qui semblait avoir la trentaine se tenait devant moi. Il était vêtu d'un haut par dessus lequel il y avait une robe cousue à l'avant mais pas à l'arrière (c'est quelques années après que j'ai su qu'on appelait ça : tablier), ainsi que d'un énorme chapeau blanc. Les gants qu'il portait ne m'échappèrent pas non plus.

– Bonjour Monsieur ! Je suis venu vous informer que le petit-déjeuner est prêt, prononça-t-il comme le font les Français.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Je me croyais dans un sketch. Le vouvoiement du mec, sa tenue, son accent, bref, tout était fait pour que j'en rigole.

– Il y a quelque chose de drôle ?

– Non pardon.

– Très bien ! Veuillez me suivre !

On descendit les escaliers avant d'atterrir sur, ce que je présumais être, la salle à manger. Il y avait 5 personnes autour de la table : Tonton Abdoulaye, deux dames, une fille ainsi qu'un bébé.

– Bouba ! On t'attendait. Viens t'asseoir, dit Tonton Abdoulaye en m'indiquant une place.

Je m'assis timidement parce que les autres avaient les yeux posés sur moi.

– Hier, on est arrivés tard alors je n'ai pas pu faire les présentations. Voici, Bouba ! C'est le fils de Mamadou dont je vous ai tant parlé.

– Bienvenue Bouba, commença l'une des dames avec un grand sourire. J'espère que tu t'es bien reposé.

– Oui oui, merci beaucoup.

Tonton Abdoulaye m'expliqua que la dame qui venait de prendre la parole était sa seconde épouse. La première était juste à côté d'elle. Il me présenta aussi Habiba, la cadette de la famille, et enfin Aysha, la petite dernière.

On mangeait en silence. J'avais un peu de mal avec les tasses, les cuillères et tout le tralala. Mais je tentais de faire de mon mieux quand, tout à coup, Habiba me fixa étrangement.

BOO BAH !BxB! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant