Chapitre 30

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─ Mais Bouba, tu peux quand même pas me quitter pour ça. Je t’en prie, donne-moi une nouvelle chance, implora Kolo à genoux et au bord des larmes.

─ Je suis désolé mais non. J’ai besoin d’un homme qui sait ce qu’il veut. Pas d’un garçon qui fuit à la moindre difficulté.

Plus il me suppliait de rester avec lui, plus j’étais dur afin de lui faire avaler la pilule. Je me haïssais d’agir de la sorte. Néanmoins, j’estimais que c’était le moindre mal. Je me voyais mal lui dire que je voulais rompre avec lui parce que j’aimais Tamsir et qu’il n’avait en réalité rien à voir là-dedans. Cette vérité aurait été dure à avouer, pour moi, et difficile à encaisser, pour lui.

─ Pitié bébé !

─ Je dois y aller, j’ai cours tout à l’heure. Au revoir Kolo !

Je quittai avec précipitation la chambre qui a abrité les beaux moments que j’ai partagé avec celui qu’on surnomme Général Tchoukouni. Il restait quinze minutes avant la reprise des cours. Mais, cela m’importait peu. Ma seule préoccupation était de manger, de bien manger. Rompre avec quelqu’un, ça donne faim hein !

Je me rendis chez une dame qui vendait du tchêp sénégalais. À vue d’œil, les plats avaient l’air appétissants. Je me suis donc laissé tenter.

─ Ça coûte combien s’il vous plaît ? questionnai-je en pointant du doigt le riz qu’elle était en train de servir.

─ Un plat à 2000f, répondit la vendeuse.

Je compris pourquoi il n’y avait pas beaucoup d’étudiants dans son resto.

─ D’accord ! J’aimerais avoir deux plats.

─ Poulet ou poisson ?

─ Le premier avec du poulet. Le second avec du poisson.

─ Vous mangez ici ?

Hein-hein !

─ D’accord. Installez-vous !

─ Merci. Tantie, pardon faut bien me servir oh !

─ Pas de problèmes, répondit-elle en souriant.

L’une des serveuses arriva avec mes deux plats. Elle m’apporta, ensuite, des couverts que je déclinai poliment. Je lui demandai plutôt de l’eau et du savon pour me laver les mains vu que je voulais tester ce...ces repas avec la main. Je suis de ceux qui croient qu’on apprécie mieux certains plats lorsqu’on les mange directement à la main.

Mon intuition ne m’avait pas trompé, le tchêp fût délicieux. J’engloutis donc les deux plats avec grand enthousiasme. Une vieille expression populaire dit que c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens. Par conséquent, à la fin du repas, je devais payer l’addition.

Lorsque je sortis le billet de 10000f de mon portefeuille pour le remettre à la serveuse, je pensai aussitôt à Tamsir. En effet, c’est le billet qu’il m’avait donné pour le reste de la semaine. Vu que je n’arrivais plus à me le sortir de la tête, je décidai de lui envoyer un message. Je commençai par un "Cc mon cœur" suivi de pleins de smileys amoureux.

Tamsir 
je te manque déjà je sais

Moi
Tchrrr

Tamsir
je t’aime aussi

Moi
Tfkw ???

Tamsir
je regarde la tv. et toi ? t’es pas censé être en cours ?

Moi
Nn bb je mangeais

BOO BAH !BxB! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant