BOO BAH !BxB!

Chapitre 13

9h du matin, il était. L'air était particulièrement frais car l'harmattan, tant redouté par les nordistes que nous sommes, avait pointé le bout de son nez. N'eût été le beurre de karité avec lequel je me suis pommadé, ma peau serait devenue plus blanche que la neige. C'est dans ce climat qu'on qualifie de tropical sec que mon frère Khalil et moi, brisions des morceaux de bois à l'aide d'une hache. Cet exercixe requérait énormément de force physique. Raison pour laquelle, on prenait une pause toutes les dix minutes.

Durant l'une de nos nombreuses pauses, Sali, ma petite sœur, hurla mon prénom. Elle jouait avec ses amies quand je partis à sa rencontre.

– Pourquoi tu m'as appelé ?

Elle me tendit un bout de papier complètement froissé.

– Le tonton qui était venu ici la dernière fois là, c'est lui qui m'a dit de te donner.

Je dépliai le morceau de papier pour y voir plus clair. Il y était écrit :

RDV à l'endroit précis où on s'est vus pour la première fois. Ramène-toi dans 1h !

L.

Je ne pus m'empêcher de sourire après la lecture du message. Je dévinai aisément que l'expéditeur ne pouvait être que Lukman. Ça faisait à ce jour un mois qu'on s'était embrassés pour la première fois et il me faisait régulièrement des surprises de ce genre. Je me languissais déjà d'être à ce rendez-vous. Je désirais savoir ce qu'il allait bien me réserver.

– Bouba, Bouba, ça fait un moment que je te cherche.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Notre pause a assez duré. Il nous reste encore des morceaux de bois à casser.

Je fronçai les sourcils, puis, je le suivis à contrecœur. Il me fallait une astuce pour me tirer d'affaire sinon je manquerais inévitablement mon rendez-vous.

Dès lors que je m'emparai de la hache, je feignis d'avoir une atroce douleur dans le dos.

– Aïe, aïe mon dos !

– Ahy ! Tu as quoi ? s'étonna Khalil.

– Quand je prends la hache, j'ai l'impression que ma colonne vertébrale va se briser en deux. J'ai terriblement mal. Mais bon, comme tu l'as dit, il nous reste encore des morceaux de bois. Même si après je me déplace le dos, c'est pas grave.

– Ok ! Continuons alors !

Je le fixai d'un air ébahi. Je n'arrivais pas à comprendre son manque d'empathie.

– Ah Khalil ! Tu es comment même ? Je te dis que j'ai mal au dos et tu ne peux même pas me demander de me reposer.

– Je sais que tu mens. Tu me l'as trop faite celle-là !

– Ok, j'avoue. Mais, c'est parce que j'ai un truc super urgent à faire. Tu peux faire le reste du travail s'il te plaît ?

– Tu aimes ça hein Bouba ! Toujours, c'est ce que tu me fais. Moi je suis fatigué.

– Pardon Khalil ! Pardon ! Si tu acceptes, je te donne toute ma viande le soir.

– C'est la dernière fois hein !

– Merci beaucoup p'tit frère.

Je filai directement prendre une douche. Ce fût rapide car comme on a tendance à le dire : "garçon dure pas dans douche". Après avoir fini, je choisis mes plus beaux vêtements. Les choses de l'amour avaient complètement endormi le jemenfoutiste qui sommeillait en moi.