Chapitre 13

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- Jeongin ! M'interpela mon frère en entrant dans ma chambre, son pyjama bleu rayé déjà enfilé.

Je levais la tête de mon téléphone, me rasseyant convenablement sur mon lit. Jiha vint rapidement me rejoindre, s'installant à mes côtés sur le matelas.

- Bonne nuit ! Sourit-il.

- Bonn-... Attends, c'est quoi qui pue, là ? Fis-je, reniflant l'air de ma chambre avec une moue peu convaincue.

- Ah, ça c'est peut-être parce que je viens de faire un câlin à papa et il avait son pyjama qui pue. Suggéra Jiha en gloussant.

- Non, c'est pas ça. Fis-je en retenant mes gloussement.

Je continuais de chercher la provenance de cette odeur nauséabonde, avant de saisir le poignet de mon frère. J'approchais sa main de mon nez, avant de l'éloigner tout de suite après.

- Ouaaa, c'est ça qui pue ! Fis-je, une grimace affichée sur le visage.

- Ah, c'est la crème contre les gerçures de maman. Ça pue, hein ? Gloussa à moitié Jiha, tenant ses mains le plus loin possible de son visage.

- Pouaa, quel horreur ! M'exclamais-je en pouffant, faisant du vent devant mes pauvres narines en PLS.

Mon frère commença à rigoler, et on gloussa tous les deux quelques minutes, avant que je ne me reprenne, me tournant vers lui.

- Allez, bonne nuit. Fis-je en lui donnant un petit bisou sur la joue.

- Bonne nuiit ! Répondit-il, apposant lui aussi ses lèvres collantes de stick à lèvre sur mes pauvres joues.

Je lui souris tandis qu'il quittait ma chambre, avant de frotter violemment mes joues pour faire partir cette matière gluante dès que la porte fut fermée.

Je me laissais tomber sur mon lit, et un sourire vint effleurer mes lèvres en repensant à cet interaction avec mon frère. J'eus du mal à retenir mon rire et me frottais le visage, avant de me relever. Je secouais la tête, un sourire toujours collé sur les lèvres.

Un élan de motivation me prit soudain et je m'empressai de m'installer à mon bureau. J'allumai hâtivement mon ordinateur, décidant de profiter de cette affluence de productivité pour boucler mon DM d'histoire. C'était plutôt rare que je sois aussi efficace à cet heure là, mais bon, je n'allais pas m'en plaindre.

°°°

Je jetais un rapide coup d'œil vers mon réveil.

22h52

Il ne me restait plus que la conclusion et mon devoir était fin terminé. Je m'étirais en grognant, satisfait de moi. C'est à ce moment là que je me rendis compte que la taille de mon jean me serrait vraiment le ventre. Je compatis intérieurement avec mon bidon écrabouillé, avant de me relever.

Je me débarrassai avec soulagement de ce jean de la torture ainsi que de ma chemise d'uniforme, enfilant à la place, avec bonheur, mon grand sweat-pyjama jaune poussin. Je retournai ensuite à mon bureau, bien plus à l'aise - bien que ce p*tain de courant d'air frais donne des frissons à mes pauvres jambes toutes nues -, et me remis à la conclusion de ma question problématisée sur la pittoresque défaite de Napoléon le petit.

À peine avais-je écris quelques lignes que du bruit se fit entendre dans l'appartement. Je n'y prêtais pas attention et me remis au travail. Seulement, quelques minutes plus tard, ces bruits se transformèrent en cris. Je reconnus la voix de mon père et celle de Sooha. Malgré que nos deux chambres soient séparés par celle de Jiha j'entendais très clairement la dispute, témoignant de l'intensité des cris.

Je sentis mon cœur de serrer et ma poitrine s'alourdir. Je soufflais un bon coup, essayant d'en faire abstraction pour finir ma conclusion. Je réunis tant bien que mal mes dernières miettes de concentration, tapant sèchement sur les touches de mon ordinateur.

Soudain, une porte claqua et les cris se firent encore plus fort. Ce fut de trop. J'enregistrais à la hâte mon document avant de fermer mon ordinateur, me précipitant sous ma couette.

Plus les cris perduraient, et plus ma respiration devenait lourde, se bloquant dans ma gorge. Je sentais mon cœur se serrer, tandis que je me recroquevillais toujours plus sur moi-même. Le monde tournait autour de moi, tandis que j'essayais pitoyablement de disparaître sous mon matelas. Je n'arrivais plus à respirer, mon angoisse entretenue par les cris incessants. Mes fins doigts se resserraient contre l'épais tissus de mon sweat, quand je sentis un corps venir enlacer le mien.

- Innie, tout va bien... Souffla doucement Félix, caressant mon visage sous la couette de notre lit.

Il me prit délicatement dans ses bras, comme si j'étais la chose la plus précieuse à ses yeux. Je sentis tout de suite ma poitrine s'alléger, bien que ma respiration reste hiératique et lourde.

- Respire, Innie... Chuchota le blond. Respire. Doucement.

Je m'exécutais, ralentissant du mieux que je pouvais mon souffle, calmant la tornade de mes émotions. Félix sourit doucement, avant de m'attirer un peu plus contre lui, me protégeant derrière son torse fin.

Il caressa lentement mes cheveux, chuchotant des paroles réconfortantes à mes oreilles, recollant petit à petit les morceaux de mon cœur disloqué. Je fermais les yeux, m'abandonnant à ses caresses rassurantes. Autour de moi, le monde entier avait disparu. Il ne restait que lui et moi. Juste nous.

Je n'entendais même plus les cris devenus lointains à mes oreilles. J'étais à présent totalement calmé, plongé dans mon cocon de confort et de sécurité, bien au chaud tout contre Félix. Un fin sourire vint effleurer mes lèvres, avant que je ne plonge dans les bras de Morphée, mon esprit fatigué n'arrivant plus à me tenir éveillé. 

𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant