Chapitre 21

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La sonnerie de mon réveille me tira de mon sommeil dans un grognement. Je me retournais en pestant, avant de finalement me lever, ne souhaitant pas être en retard. Comme beaucoup de matins ces temps-ci, j'avais fait un rêve désagréable. Pas un cauchemar. Juste un rêve... Désagréable. Je ne m'en souvenais plus. Mais c'était sans doute mieux comme ça.

Il fut un temps où je ne rêvais presque pas. Et à cet époque-là j'espérais de tout mon cœur rêver une fois que le sommeil emportait ma conscience. Mais maintenant que je rêvais toutes les nuits, et bien je me rendais compte qu'avoir un sommeil noir, c'était la belle vie. Ces temps-ci, j'avais l'impression de vivre une deuxième vie pendant mon sommeil. Et mon dieux que c'était fatiguant !

J'enfilais le pantalon beige de mon uniforme, avant de rentrer ma chemise blanche dans celui-ci. Hyunjin disait que les chemises c'était beau et sexy. Moi, je trouvais juste ça désagréable et pas pratique. Mais au fond, c'est vrai que j'étais plutôt pas mal en chemise...

Prenant à la volée la veste bleue marine qui portait le blason de mon lycée, je sortis de ma chambre. Ma mère était au téléphone dans la cuisine, dos à moi, ses longs cheveux bruns frisant doucement jusqu'au creux de ses reins.

- Non, pas tout à fait... Fit-elle à la personne de l'autre côté du fil, tournant une de ses mèche entre ses doigts, comme elle le faisait à chaque fois que quelque chose la tracassait. ... Oui, c'est plus ça. Je m'inquiète de plus en plus pour lui. Vous pensez que vous pourriez faire quelques chose ? ... Oui... Oui, d'accord. Il-

Elle s'interrompit en me voyant.

- Attendez deux minutes, s'il vous plaît. Fit-elle, avant de cacher le micro de son téléphone de sa main. Bonjour, Jeongin. J'ai fait du riz, il est encore tout chaud. Sers-toi dans le cuiseur, si tu en veux. À ce soir, mon trésor. Passe une bonne journée.

Elle me sourit, avant de remettre son téléphone sur son oreille, partant continuer sa discussion dans la chambre qu'elle partageait avec mon père. Je secouais la tête, me rappelant que le bus passait dans peu de temps, avant de rapidement me servir un peu de riz fraîchement cuit.

Sooha prit place devant moi, le regard rivé sur son téléphone.

- Mamannn ! Appela-t-elle sans même quitter l'écran des yeux. J'ai faim !

- Le riz est dans le cuiseur, maman est au téléphone. L'informais-je en me relevant, mon bol avalé.

Sooha me lança un regard que j'évitais précautionneusement, avant de déposer mon bol dans l'évier, filant enfiler mes converses rouges à l'entrée.

- Mamannnn ! Continua-t-elle de crier.

Elle ne savait même pas ouvrir un cuiseur à riz, alors ça ne m'étonnais pas vraiment. Je me contentais de jeter mon sac sur mes épaules, avant de sortir de cette appartement avec un soupir de soulagement.

°°°

- L'altitude moyenne en milieu continental est de l'ordre de 840 mètres alors qu'en milieu océanique, il est de l'ordre de – 3800 mètres. Cette distribution bimodale des altitudes est en lien avec la nature océanique ou continentale de la croûte. En effet, cette distribution bimodale suggère qu'il n'y a, non pas une seule croûte terrestre mais deux types de croûtes : une sous les océans et une au niveau des continents. Cela engendre-...

Je soupirais, tandis que madame Park continuait ses explications sur les altitudes et la croûte terrestre. Enfin LES courtes terrestre, si on en croyait son cour. La géologie, c'était intéressant, mais bon... Je devais bien l'avouer, l'étude des plantes était plus passionnante.

Je posais ma tête sur mes bras, observant les schémas au tableau et faisant mon possible pour comprendre ce charabia. C'était tout de même plus intéressant que les cours d'histoire. Quoique la géologie était aussi une sorte d'histoire, finalement.

Je portais mon arrosoir rempli d'eau à travers la verrière, arrosant certaines plantes bien précises, tandis que je remplissais mes poumons de cet air humide et terreux. Qu'est-ce que j'aimais cette odeur.

Je donnais ensuite un peu d'eau tièdes à certains végétaux qui ne supportaient pas l'eau froide. Il y en avait aussi qui ne supportaient pas le calcaire, mais j'avais déjà arrosé celles-ci la veille, alors il était inutile voir nocif de le refaire aujourd'hui.

Mes yeux se fermèrent doucement, tandis que je fredonnais une douce mélodie, m'occupant de ces plantes que je chérissais tant. Elles étaient tellement plus jolies et plus faciles que les hommes. Il suffisait que je leur donne de la bonne eau et des bons engrais pour qu'elles me sourient. Il y avait tant à savoir à leurs sujets, et pourtant, même le plus ignorant qui soit pouvait s'en occuper sans jamais que ça ne leur pose aucun problème. Aussi inoffensives qu'un papillon mais aussi riches qu'un vieux grimoire. Il y avait toujours à faire, avec ces végétaux.

La sonnerie me tira dans un sursaut de ma rêverie volatile. Je secouais vivement la tête, avant de ranger rapidement mes affaires, ne souhaitant pas être une fois de plus le dernier à partir. Mais apparemment j'y étais destiné.

- Jeongin, tu veux bien rester deux minutes, s'il te plaît ? M'interpella ma professeure alors que je m'apprêtais à sortir de la salle.

J'acquiesçais, curieux et un peu anxieux quant à la raison de cette discussion qui s'annonçait. Je reposais mon sac à mes pieds mais restais debout, ne souhaitant pas que cet entrevue s'éternise.

- Jeongin, Commença madame Park en posant ses coudes sur son bureau jonché de feuilles en tous genres. Plusieurs de tes professeurs m'ont fait part de quelques problèmes qu'ils ont à ton sujet.

Mon corps entier se crispa, tandis que ma professeure de SVT continuait

- Ils m'ont dit que tu n'es pas du tout concentré pendant les cours et que tu as tendance à parler tout seul. Ta professeure de coréen m'a même fait remonter que tu lui avais répondu sans aucun dérangement.

Ma respiration se faisait de plus en plus difficile, tandis que mes ongles s'enfonçaient doucement dans la paume de ma main, tentant de me raccrocher à ce que je pouvais. Et ma professeure continua

- Je n'ai personnellement aucun problème avec toi lors de mon cour, bien que depuis qu'on ait entamé la géologie tu sembles plus distrairait. Seulement, en tant que ta professeure principale, je me dois de t'avertir. Ta professeure de coréen a déjà dû prendre rendez-vous avec tes parents. Ils t'en ont parlé ?

- Euuuu... J-je sais pas... Bredouillais-je, la voix quelque peut tremblante. J'ai oublié...

Madame Park soupira.

- Tu as des problèmes, en ce moment, Jeongin ? Tu veux en parler ?

- Non ! N-non, tout va bien...

Elle me regarda, pas vraiment convaincue de ma réponse, mais n'insista pas.

- En tout cas, si tu as besoin d'en parler, je serais là pour t'écouter. Conclut-elle. Jeongin, je t'apprécie beaucoup. Fais attention, s'il te plaît. Il ne reste que quelques mois à tenir avant la fin de l'année.

- Ça ne se reproduira plus. Assurais-je en m'inclinant légèrement, avant de me retourner.

- Bonne journée. Lança-t-elle dans mon dos.

- À demain, madame. Soufflais-je, avant de sortir de la salle. 

𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant