Chapitre 32

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- Bonjour. Nous salua le docteur Kim en ouvrant la porte de son cabinet.

Mes parents se levèrent, entrant dans le bureau du médecin. J'allais patiemment attendre mon tour comme à chaque fois, mais le docteur Kim m'interpela.

- Toi aussi, Jeongin. Viens, entre.

J'hésitais quelques secondes, avant de finalement me lever, rejoignant mes géniteurs dans le vaste bureau que je connaissais par cœur. Je m'installais sur la chaise du milieu, mes parents prenant place sur les deux autres qui m'encadraient.

Le docteur s'installa en face de nous, avant de croiser ses bras sur son bureau, le regard sûr de lui.

- Bon. Laissa-t-il échapper. Jeongin, tes parents et moi avons pris une décision.

Mon corps se tendit et je pinçais mes lèvres entre elles, attendant avidement la suite.

- La thérapie ici est inutile. Poursuivit-il. Nous avons donc décidé de ne plus continuer.

Mon corps se détendit instantanément, l'air affluant dans mes poumons. Mais ça n'était hélas pas encore terminé. Loin de là...

- Tu présentes les symptômes de plusieurs troubles de la personnalité. Ton cas correspond à un trouble de la personnalité évitante, schizoïde, mais surtout schizotypique. Seulement, bien que tu présentes des symptômes de ces trois troubles, tu n'en contracte aucun. Il y a toujours un détail qui fait que c'est impossible que tu sois atteint de ce trouble.

J'avalais difficilement ma salive, respirant aussi lentement que possible pour garder le contrôle.

- J'en ai donc conclu que tu n'es pas sujet à une maladie mentale quelle qu'elle soit. Cependant, il y a bien un problème. Comme tu n'es pas très coopératif, je ne sais pas exactement à quoi cela est dû, mais je pense que c'est simplement un trop plein de pression et de mal-être. Ce qui est sûr, c'est que tu n'es pas bien ni où tu es ni dans ta famille. Pour remédier à ça, je te prescris un petit séjour à Busan.

Je fronçais les sourcils. Ça me paraissait bien, mais j'étais presque sûr que ça n'était pas aussi simple que ça... Et je ne m'étais pas trompé.

- Tu partiras donc pendant un mois dans un séjour de psychologie à Busan pendant les grandes vacances.

- Un séjour de psychologie ? Pendant un mois ?! M'écriais-je, pas super optimiste.

- C'est exacte. Continua inlassablement le psychologue. Tu y rencontrera des gens de ton âge qui sortent d'intenses maladies psychologiques. En temps normal, nous utilisons ce genre de stage comme une réintégration à la communauté, mais dans ton cas, ça se prête bien aussi. Ça te permettra de faire une petite pause et comme tu te retrouvera seul, cela te poussera un peu à aller vers les autres.

- Quoi ?! Mais nan, je veux pas ! M'écriais-je. Laissez-moi tranquille, à la fin !

J'en avais marre. Je me réjouissais d'être en vacance et de pouvoir enfin prendre un peu de temps pour moi, mais non ! Il avait fallu qu'il me prenne la moitié de mes vacances avec son séjour pour malades mentaux. Il pouvait pas me laisser tranquille, un peu ? Il en avait pas assez vue ? De toute manière, personne ne comprenait rien... Et ça n'était pas en m'enfermant un mois avec des fous que j'allais aller mieux.

- Jeongin, ça va te faire du bien, j'en suis sûre. Essaya de me rassurer ma mère, en vain.

- Seulement Jeongin, Continua le docteur Kim, Je sais qu'être seul ne te dérange pas. Pendant ce séjour, tu pourrais très bien t'enfermer dans tes pensées et ne parler à personne pendant un mois. Mais dans ce cas-là, le séjour n'aurait aucune utilité. C'est pourquoi, je te demande de ne pas y aller. Bien sûr, personne ne pourra vérifier, alors tu fais ce que tu veux. Mais si tu veux avancer et aller mieux, ne vas pas dans tes pensées pendant ce mois-là. Ça passera vite, tu verras.

Ma respiration se bloqua. Ne pas les voir ? Pendant un mois ?! Alors que je serais entouré de fous et de débiles mentaux ?! C'était tout simplement hors de question.

Je m'avachis un peu plus sur ma chaise, lui lançant un regard noir. Mais sous la table, mes mains tremblaient.

- Le séjour est donc réservé en juillet. Plus tu le fais rapidement, et mieux ça seras pour toi.

- Juillet ? Mais c'est dans moins d'une semaine... Intervint ma mère, le regard triste.

- Oui, c'est exacte. C'était soit ça, soit en août, ce qui aurait été dans beaucoup trop longtemps au vue de la situation. On refera un point après le séjour, mais normalement, ça sera la dernière fois qu'on se verra. Voilà, ça sera tout. Je vous enverrais tous les détails par mail.

- Merci beaucoup. S'inclina mon père, tandis que mes dents s'enfonçaient dans l'intérieur de mes joues.

Ma mère s'inclina aussi, ses longs cheveux glissant de ses épaules. Mais moi, je ne bougeais pas. Le regard rivé vers mes mains, mon dos restait droit. Puis, mes parents se levèrent, et je les suivis sans un mot.

- Au revoir, Jeongin. Lança le docteur juste avant que je ne quitte la pièce. Et n'oublie pas : tu n'as pas le droit d'aller dans ta tête pendant un mois.

Je mordis violemment mes joues, avant de quitter le cabinet sans me faire prier. Sur le trajet du retour, personne ne disait mot. Un silence pesant régnait dans la voiture, et je sentais l'air devenir de plus en plus lourd. Les larmes me montaient aux yeux, mais je penchais la tête en arrière, ravalant ma peine bien au chaud dans mon cœur.

De toute manière, j'étais totalement impuissant. Alors, à quoi bon pleurer pour ça ? Je me contenterais de passer un mois à Busan, et puis, quand je rentrerais, tout serait comme avant. Oui, c'était ça. Ce séjour ne changerait rien...




Pas vrai ? 

𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant