Chapitre 47

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- En fait... Commença Sumin en tournant son visage vers la sombre mer qui se confondait avec le ciel étoilé. J'aime les choses qui sont considérés comme '' pour femmes '' par la société. Pas tout, hein ! Jamais tu me verras en jupe ou en robe !

Il rigola en tournant la tête vers moi, ses yeux brillants de malice, mais aussi d'une pointe de tristesse bien cachée. Je souris, puis il se reconcentra sur les flots lointains, avant de continuer.

- Mais j'aime bien le maquillage et les bijoux. Quand j'en porte, j'ai l'impression que je suis protégé du monde et que plus rien ne peut m'arriver.

Mon regard se perdit sur ses poignets couverts de bracelets en tous genre. Voilà la raison de tout ce poids de bijoux qui ne le quittait jamais. Même en nous enfuyant en pleine nuit, il avait pris le temps d'enfiler quelques bracelets...

- Mais en plus d'aimer ce genre de choses, j'aime les hommes. Et-... Bon. Tu te doutes bien que ça n'est pas très apprécié.

Je souris tristement, avant de moi aussi porter mon regard vers l'horizon qu'on ne distinguait qu'à peine.

- J'ai grandi à Mokpo, comme tu le sais. Mais mes parents se sont séparés. J'aurais bien aimé rester là-bas avec mon père, mais ma mère m'a emmené à Incheon. Depuis je vis avec elle. Mais y'a quelques mois, elle a malencontreusement découvert les préférences que je tenais absolument à lui cacher. Eeeet... elle a pas trop apprécié.

Il soupira longuement en repensant à ce souvenir, et je ne sais pour quelle raison, mon cœur se serra doucement.

- Bien sûr, elle s'est fourré dans la tête que c'est une maladie que j'ai attrapé et que je dois guérir. Donc elle m'a emmené voir un psy. Il était sympa, d'ailleurs ! Et lui au moins il avait la tête sur les épaules. Comme il savait que c'était totalement inutile, on a discuté pendant toutes les séances !

Je souris tristement. Pour moi, aller chez le psy n'avait pas été aussi plaisant...

- Mais ma mère voulait toujours plus. Alors, le psy m'a envoyé ici. Il m'a dit que c'était l'endroit le moins pire qu'il avait trouvé et de le prendre comme une colonie de vacances. Moi, ça me vas ! Comme ça je suis loin de ma mère, je découvre Busan où j'ai toujours voulu aller, je suis proche de la mer, y'a plein de jeunes de mon âge, et je fais ce que je veux !

Il tourna la tête vers moi et je lui souris doucement. Je ne trouvais rien à dire. Alors, je ne dis rien.

Un long silence s'installa et dura de longues minutes, avant qu'il ne se tourne soudainement vers moi.

- Et toi ? Sourit-il en inclinant doucement la tête sur le côté.

Je haussais les sourcils, et il précisa

- Pourquoi t'es au centre, toi ?

Mon cœur me piqua, et mes poumons commencèrent lentement à se serrer. En repensant à la raison de ma venue, j'avais envie d'aller les voir. Maintenant. Tout de suite.

Mais je n'en fis rien. Je me contentais de me mordre frénétiquement les lèvres, le regard perdu dans le paysage sombre qui s'écoulait en contrebas. Je sentais le regard de Sumin posé sur ma personne, et mon estomac se tordait un peu plus à chaque secondes.

D'un côté, j'avais envie de lui dire. J'avais envie de me confier à lui comme il s'était confié à moi. Mais... j'avais peur. Infiniment peur. Comme toujours.

Soudain, un long frisson parcourut tout mon corps tandis que je sursautais. Je tournais la tête vers Sumin qui avait délicatement glissé sa main dans la mienne. Il me souriait. Les yeux brillant de bonté et ses cheveux d'azur dansant autour de son visage, il me donnait silencieusement la force de continuer.

𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant