𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚

Chapitre 54

- Oh ! Qu'est-ce que tu dessines, Jeongin ?

Je sursautais, avant de me retourner vers madame So.

- Euu... C'est...

- C'est ta plante, c'est ça ? Questionna-t-elle en désignant l'écran de mon téléphone qui affichait une photo de Pilo.

Je hochais la tête, et elle sourit.

- C'est très bien, Jeongin. Continue comme ça !

Et sur ces mots, elle se retourna, partant voir les autres. Je soupirais de soulagement, avant de me replonger sur mon dessin, ne faisant pas attention à Sumin qui me regardait à intervalles régulier à quelques mètres de moi.

Je m'appliquais à reproduire les douces courbes de Pilo en apposant de vives couleurs sur ses feuilles. Le résultat était à peu près ressemblant, et j'en étais on ne peut plus fier. J'allais le montrer à Sumin lorsque la cloche sonna, annonçant la fin du cour d'art.

- On se revoit cet après-midi pour la randonnée en forêt ! S'exclama notre animatrice référente par-dessus le boucan des chaises et des sacs. Bon cour et bon appétit !

On la salua vaguement, avant de tous se diriger vers la sortie, prenant la direction de l'étage pour le cour d'astronomie. Mais avant que je n'atteigne l'escalier, la désagréable voix de monsieur Kwan résonna à travers les haut-parleurs.

- Yang Jeongin est demandé dans le bureau du directeur Min. Je répète. Yang Jeongin est demandé dans le bureau du directeur Min. Il est prié de s'y rendre immédiatement. Merci.

Aussitôt, la panique me gagna. Pourquoi le directeur voulait-il me voir ? Qu'avais-je fait de mal ? Une avalanche de questions déferlait dans ma tête sans qu'aucune réponse ne les en face sortir. Je sentais ma poitrine devenir douloureuse, quand une main se posa doucement sur mon épaule.

- Innie, ça va ?

Je tournais la tête vers Sumin qui me regardait, ses yeux sombres brillant d'inquiétude.

- Ça va aller, t'en fais pas ! Sourit-il tout de même, les longues boucles d'oreille que je lui avais offertes se balançant près de son coup.

Il ébouriffa affectueusement mes cheveux, et je hochais doucement la tête.

- À tout de suite ! Me lança-t-il en s'éloignant, montant quatre à quatre les marches du grand escaliers pour essayer en vain de rattraper son retard.

Je pris une grande inspiration, avant de me retourner, traversant les grands couloirs vides surexposés. Tout au fond, il y avait une porte. Une seule. Grande. Belle. Blanche. Lumineuse. Purement effrayante.

Je me penchais en essayant de faire passer un peu d'air jusqu'à mes poumons, avant de toquer contre le bois peint de blanc.

- Entre, Jeongin. Résonna la forte voix du directeur Min de l'autre côté du panneau de chêne.

Je pris une grande inspiration, avant d'appuyer sur la poignée, poussant lentement la lourde porte sur ses gonds.

- Assieds-toi. M'indiqua monsieur Min en désignant le fauteuil clair disposé en face de son bureau.

Dans cette pièce, tout était pur. Du sol de marbre blanc au plafond de chêne clair, tous les objets présents renvoyaient la lumière qui traversait les grandes baies-vitrés, éblouissant mes yeux et me donnant mal à la tête.

Je frappais discrètement ma cage thoracique, avant de m'avancer prudemment, m'installant sur le grand fauteuil en gardant mon sac entre mes mollets. Devant moi, le directeur Min me regardait. Ses vieilles paupières tombaient sur ses yeux fatigués, tandis que toute sa peau -beaucoup trop bronzée des faits de cette surexposition- semblait fondre sur son visage tel une bougie un peu trop utilisée.

- Je suppose que tu te demandes pourquoi je t'ai fait venir ici ? Questionna-t-il en ajustant son costume -étonnamment- blanc.

Je me contentais de pincer mes lèvres entre elles, et il sourit.

- Il se trouve que tes parents m'ont appelés.

À ces mots, mon corps entier se crispa, coupant nettement toutes mes voies respiratoire tandis que mon ventre semblait se broyer sous mes mains.

- Il semble que tu sois injoignable et ils étaient tous les deux très inquiets. Je les ai donc rassuré en leur promettant que tu allais bien. C'est le cas, n'est-ce pas ?

Je ne répondis pas, son regard de glace me transperçant tandis que j'appuyais sur mon ventre, mordant violemment mes joues dans l'espoir de faire cesser cette affreuse douleur qui me lançait l'estomac.

- Dis-moi, Jeongin. Pourquoi tu ne réponds pas à tes parents ? Ils s'inquiètent, tu sais ?

J'ouvrais la bouche, tentant de prendre une grande inspiration qui ne vint pas, laissant mes poumons en manque d'air me faire de plus en plus mal.

- Tu devrais au moins leur dire que tu vas bien, tu ne crois pas ? C'est pas gentil de les laisser s'inquiéter comme ça.

Je serais le fin tissu de mon t-shirt entre mes doigts, fermant fortement les yeux en priant pour que cette affreuse voix ne se taise. Mais elle ne le fit évidemment pas.

- Ou peut-être que tu ne veux pas leur parler ? Continua inlassablement le directeur Kim, faisant monter la nausée dans ma gorge nouée. Dans ce cas-là, c'est ce que je devrais leur dire la prochaine fois qu'ils m'appelleront ? Tu en penses quoi, Jeongin ?

Je me penchais, criant silencieusement tandis que ma tête commençait à tourner, m'enfermant dans cette pièce clairement étouffante.

- Très bien. Dans ce cas-là, c'est ce que je leur dirais. Il n'y a pas de mal à cela, puisque c'est la vérité. N'est-ce pas ?

J'appuyais de toutes mes forces sur mon ventre, mes yeux fermés emprisonnant mes larmes derrières mes paupières tremblantes.

- Si tu n'as rien à ajouter, tu peux disposer.

Je me relevais alors, chancelant sur mes jambes tremblantes, tandis que je me dirigeais le plus rapidement possible vers la porte de ce bureau qui me glaçait les entrailles.

- Bonne journée, Jeongin.

J'ouvris précipitamment la porte, avant de me ruer dehors, refermant le battant de bois dernière moi. Et alors, je m'écroulais sur le sol froid. Je ramenais lentement mes genoux contre mon torse, tandis que les larmes dévalaient mes joues, secouant mon corps de douloureux spasmes.

Et là, je pleurais. Sans aucune retenu et sans aucun réconfort.

Seul. Au milieu de ce couloir...

lumineusement glacial.