Chapitre 17

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- Reprenez le polycopié de la semaine dernière, on va finir de surligner les mots importants, et ensuite on entamera le chapitre de Géo. Commença mon professeur d'histoire-géo en faisant les cent pas dans la salle, sa feuille à la main. Alors, qui pour lire ? Bang Hyerin, lis-nous tous les titres.

La dénommée Hyerin se racla timidement la gorge, avant de commencer sa lecture. Malheureusement –ou heureusement– pour elle, je n'écoutais déjà plus. Je posais lascivement ma tête contre le mur à ma droite, avant de fermer les yeux.

- Innie, Innie, Innie ! S'écria Jisung en sautillant vers moi. On va faire un potager avec Félix et Seungmin ! Tu veux bien nous aider ?!

- Oh oui, pourquoi pas ? Souris-je en posant le livre que je lisais.

Félix me tendit une paire de bottes de pluies rouges ainsi qu'une pelle, et on se dirigea tous les quatre vers un coin du jardin. Là, on posa tout notre attirail, avant d'observer le petit carré d'herbe devant nous.

- Bon, vous voulez faire quoi ? Demandais-je, les mains sur les hanches.

- On voulait planter des légumes pour cet été. M'expliqua Seungmin en ajustant le chapeau de paille qui couvrait sa tête.

- Oh, bonne idée ! Vous avez les graines ?

- Tadaa ! Fit Jisung en exhibant une dizaine de petits sachets colorés. Chan est allé nous les acheter tout à l'heure !

- Plus qu'à se mettre au boulot, alors ! Souris-je en prenant un râteau.

Les trois autres gloussèrent, avant de se joindre à moi. On s'occupa donc de retourner la terre sur une petite partie de pelouse, de manière à laisser de la place pour nos futures légumes. On traça ensuite une quinzaine de rangés parallèles, nos bottes en caoutchouc chopinant dans la terre collante.

Ma tête glissa contre le mur à ma droite et je croisais mes bras sur mon bureau, logeant ma joue contre ceux-ci.

Jisung et Félix firent ensuite tout une colonie de trous dans la terre molle, tandis que Seungmin et moi, on déposait précautionneusement quelques graines à l'intérieur. On s'afféra ensuite tous les quatre à recouvrir de terre nos futur légumes, les mains dans le terreau et les cheveux dans les yeux.

À ce moment là, je ne devais pas ressembler à grand-chose, avec mes genoux pleins de boue, mes bottes rouges toutes salles, mes cheveux bruns emmêlés et mon visage taché de terre et de sueur. Pourtant, cela m'importait peu. Un grand sourire inondait mon visage et ceux de mes trois compères, et c'était tout ce qui comptait.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? Demanda Félix en s'essuyant le front, toutes les graines bien à l'abri sous leurs mottes de terre.

- Il faut les arroser. Fis-je en regroupant tous les outils dans un coin, évitant que l'on s'empale malencontreusement un pied dessus.

- De l'eau ! S'écria Jisung en se précipitant vers la maison. De l'eau, de l'eau, de l'eau !

Il ouvrit en grand la baie-vitrée, avant de s'engouffrer à l'intérieur, sans même prendre le temps de s'essuyer les pieds. Et peut-être qu'il aurait du...

- HAN JISUUUUUUNG ! Retentit soudainement la forte voix de Changbin depuis la pièce principale. QU'EST CE QUE TU FOUS LÀ AVEC TES BOTTES TOUTES DÉGUEUX ?!! JE VIENS DE NETTOYER LE SOL, EN PLUS ! ESPÈCE D'ÉCUREUIL TROP CUIT !!

- Mais, je viens juste chercher l'eau pour les légumes... J'ai presque fini-

- ET EN PLUS TU CHOPINE PARTOUT ! NON ! AR- ARRÊTE-TOI ! NE BOUGE PLUS !

- Mais-

- NON ! Ne bouge plus.

Jisung poussa un grand cris, avant que l'on ne voie Changbin sortir, un écureuil boueux et gesticulant sur l'épaule. Il le déposa sans grande délicatesse sur la terrasse, avant de refermer la baie-vitrée, repartant sans doute laver le sol de la cuisine.

Le noiraud revint vers nous en chignant, tandis qu'on était tous les trois pliés de rire. Il bouda quelques instants, avant de finalement rire avec nous, son amusement étant plus grand que son amour-propre.

- Bon, comment on fait pour l'eau, du coup ? Demanda finalement Félix une fois qu'on fut calmés.

- Venez. Leur intimais-je en saisissant un arrosoir au passage.

Je les conduisis tous les trois vers la grande serre de verre au bout du jardin. Juste devant se trouvait un robinet et plusieurs arrosoirs aux formes et couleurs variés.

- Voilà, là on craint pas de salir le sol ! Souris-je en pointant fièrement la petite arrivée d'eau.

Les trois autres s'exclamèrent, avant de commencer à remplir les arrosoirs. J'allais remplir le dernier et me dépêcher de rejoindre les autres qui partaient déjà vers notre potager, quand, tout d'un coup, tout fut noir.

Ce jour là, ce fut la première fois que je m'endormis en cour.

Et, pire que ça, c'était la première fois que je m'endormais en leur compagnie.

La stridente sonnerie me tira sans grande douceur de mon sommeil. Je me relevais en baillant, tandis que mon professeur me foudroyait du regard. Tous les autres élèves étaient déjà entrain de déserter les lieux, et je me dépêchais de faire de même, ne voulant pas retarder Eunji et Yuri qui m'attendaient pour aller au self.

Après avoir jeté mon sac sur mes épaules et lancé un dernier regard vers mon bureau pour vérifier que je n'avais rien oublié, je me précipitais hors de la classe, traversant les couloirs aussi vite que mes douloureuses jambes me le permettaient.

- Et bah, t'en a mis, du temps ! S'exclama Yuri en me voyant arriver vers eux. Allez, dépêche, après on aura plus rien à manger !

- J'arrive, j'arrive... Râlais-je en traînant mes raides guibolles derrière moi.

- Qu'est'c t'as fait ? S'étonna Eunji tandis qu'on prenait le chemin du self.

- Rien, c'est des courbatures...

- Tu fais du sport maintenant, toi ? S'étonna l'aîné. C'est nouveau, tiens...

- Rooh, ça va ! C'est mon père qui m'a obligé à faire un footing avec lui samedi dernier ! Me défendis-je en levant les yeux au ciel.

- Samedi dernier ? Fit Yuri en levant les sourcils. C'était y'a presque une semaine. T'as toujours des courbatures ?

- Mais ouiii, j'en ai maaaaare ! Me lamentais-je. Une semaine que ça dure !

- Pfr ! Papi Jeongin ! Se moqua gentiment mon cadet en observant ma démarche clopinante.

- Yah, c'est pas drôle, ça fait vraiment mal !

Tout à coup, un ancien cour de madame Park me revint en tête...

'' Les courbatures se crées lorsque le corps n'a plus assez d'oxygène lors d'un effort physique intense. Il utilise la fermentation qui dégage un acide toxique pour le corps. Ce dernier l'élimine au bout de quelques jours et vos courbatures disparaissent. Elles peuvent aussi être due à de micro-lésions musculaires qui se réparent dans les jours suivants. ''

Mon corps n'arrivait-il donc pas à éliminer ces toxines ? C'était tout de même étrange que cela dure depuis plus de six jours...

Je secouais frénétiquement ma tête, avant de presser le pas vers mes deux acolytes qui maudissaient ma lenteur. 

𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant