Chapitre 5

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- Et c'est repartie pour une heure d'ennui... Soupira ma voisine d'histoire en sortant le polycopié sur lequel on travaillait depuis déjà trois cours.

- Et ouais... Approuvais-je en croisant mes bras sur mon bureau.

J'avais pour ma part déjà analysé toute la feuille depuis déjà deux cours. Je me permettais donc une petite sieste pendant que mon exécrable professeur d'histoire s'extasiait de chaque mot imprimé sur ce morceau de papier que je connaissais presque par-cœur.

- Oh ! Vous étiez où ? Demanda Changbin alors que je rentrais, Seungmin sur les talons.

- À la verrière. Pourquoi ? Fis-je en refermant la baie-vitrée.

- Félix te cherchais.

- Pourquoi ?

- Peut-être parce que tu l'as réveillé à pas d'heure, avant de disparaître. Répondit ironiquement Changbin, débarrassant la table du petit déjeuné.

- Oupsiii... Souris-je platement tout en levant les yeux vers le ciel.

Le noiraud soupira, ses gants en plastique roses grinçants tandis qu'il les enfilait, se préparant à faire la vaisselle.

- Tout le monde a fini de déjeuner ? M'étonnais-je.

- Ouais, sauf Jisung et Minho qui dorment encore.

- Ils dorment encore ? Fis-je, les yeux brillants.

- Oui, mais-

- Tu diras à Félix que je suis rentré si tu le croise ! M'écriais-je en me précipitant vers le couloir à gauche du salon.

Je m'arrêtais devant la première porte à droite, inspirant un grand coup avant de doucement appuyer sur la poignée.

La petite pièce était plongée dans l'obscurité, et il fallu quelques secondes à mes yeux avant qu'ils ne s'habituent au manque de lumière. J'avançais à pas de loup dans la chambre, un grand sourire ne voulant pas quitter mes lèvres.

Je me dirigeais vers le lit calé dans l'angle droit, coincé entre le bureau et l'armoire. Là, deux petites touffes de cheveux dépassaient de la couette chaude. Cette dernière se soulevait doucement au rythme de leurs respirations, tandis qu'ils dormaient paisiblement.

Je pris un léger élan, avant de me laisser tomber de tout mon long sur les deux tourtereaux.

- ON SE RÉVEILLE, LES AMOUREUX ! M'écriais-je tandis qu'ils grognaient de mécontentement. LA NUIT C'EST FAIT POUR DORMIR, PAS POUR AUTRE CHOOOSE !

- YAAH, YANG JEONGIN ! S'écria Jisung en se redressant, avant de me donner des coups sur la tête. SORS D'ICI TOUT DE SUITE !

Je sautais du lit, lui tirant la langue.

- Viens me chercheeer ! Ou peut-être que tu peux paaas... Souris-je malicieusement.

Le brun pesta, avant de se lever, passant par-dessus Minho qui s'était plus ou moins rendormi. Je profitais de cet instant de distraction de Jisung pour me précipiter vers la fenêtre au dessus du bureau, poussant les volets pour faire entrer la vive lumière du soleil.

Je découvrais ainsi un Jisung, nu comme un ver, entrain d'enfiler son caleçon en douce.

- YAH, YANG JEONGIIIIN ! S'écria-t-il, tandis que Minho grognait, tentant tant bien que mal de cacher ses yeux de la lumière agressante.

Sentant que le moment était venu, je m'enfuyais en courant, Jisung me poursuivant en criant. Je traversais le salon à toute vitesse en rigolant, tournant autour de la table de la cuisine sous le regard dépité de Changbin.

- TOI, SI J'T'ATTRAPE, J'TE DÉSOSSE ! Cria Jisung, toujours uniquement vêtu de son caleçon recouvert de têtes de chats. Sans doute l'avait-il emprunté à Minho...

Je lui tirais la langue, avant de partir vers les escalier à droite de la cuisine, menant aux chambres de Changbin, Hyunjin et Seungmin. Je m'engouffrais en gloussant dans le couloir, avant de tomber nez à nez avec Hyunjin qui sortait de la salle de bain, une serviette autour du coup.

Je n'hésitais pas une seconde, utilisant le grand blond comme bouclier contre la fusée en caleçon qui déboulait en hurlant.

- Putain, Innie, je te jure... Soupira Hyunjin en tentant de maintenir Jisung.

Je lui fis un grand sourire innocent, avant de repartir sur mes pas, redescendant les escaliers jusqu'à la cuisine.

- YANG JEONGIN ! ARRÊTE-TOI IMMÉDIATEMENT ! Cria Jisung en se libérant de Hyunjin, repartant à mes trousses.

J'aperçus soudainement Félix qui sortait du couloir donnant sur le salon. Je ne réfléchis pas plus, me précipitant vers lui en criant.

- FÉLIIIIX ! PROTÈGE MOIIII !

- Oh, Innie ! Qu'est ce qu'i' se passe ? Demanda le blond, perdu.

- YANG JEONGIN ! REVIENS-ICI, ESPÈCE DE RAT TREMPÉ !

- Bon, qu'est ce qu'il se passe, ici ? Demanda autoritairement Chan en entrant dans le pièce.

- C'EST JEONGIIIN ! Chouina Jisung en me pointant du doigt. IL... NOUS A RÉVEILLÉ !

- Innie... Soupira Chan.

- Désolé... Fis-je, un sourire plat sur les lèvres.

- Allez, maintenant chacun dans vos chambres, et je veux plus vous entendre crier. Ça me donne la migraine...

Jisung grogna, se dirigeant vers sa chambre, tandis que je prenais les escaliers côté salon qui desservaient ma chambre que je partageais avec Félix, ainsi que celle de Chan. Je tirais une dernière fois la langue au brun par dessus la rambarde, avant de disparaître.

Jisung était comme un enfant et démontrait toutes ses émotions en cinquante fois plus fort. C'était donc très amusant de le taquiner, et j'avais du mal à m'en empêcher. Il avait le sourire contagieux, et me faisait toujours rire. Il était comme ça, Jisung. C'était un enfant. Un enfant remplie de joie et d'impatience. Et nous l'aimions tout comme il était.

Ma voisine me tapota doucement l'épaule, et je me relevais, baillant bruyamment. Mon professeur me foudroyait du regard, mais cela m'importait peu. Il avait beau m'incendier avec ses yeux, il ne disait jamais rien. Je me contentais donc de m'avachir un peu plus sur ma chaise, parcourant d'un œil las mon polycopié surligné de toutes les couleurs par mes soins.

Il ne fallut pas beaucoup plus longtemps avant que la sonnerie ne retentisse entre les murs de béton, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire ouf, tous les élèves avaient déserté la salle. À mon plus grand étonnement, je n'en faisais pas partie. Il me fallait toujours des plombes pour réussir à fermer ma trousse, beaucoup trop remplie. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à l'alléger. De mon point de vue, tout ce qu'elle contenait était important. Je préférais donc sacrifier un peu de mon temps pour réussir à bien emboîter tout son contenant pour qu'elle se ferme sans encombre.

Je sortais donc le dernier, sous les fusillades oculaires de mon professeur d'histoire. Avec un peu de chance, j'aurais même pu continuer ma sieste avant le cour de maths. Mais bon, mon orientation légendaire m'avait pris mes dernières minutes d'intercours. Ma sieste attendrait...

𝐈𝐧 𝐦𝐲 𝐡𝐞𝐚𝐝 ° Jeongin 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant