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ESMÉE.
Je commençais à piquer du nez.
J'avais toujours détesté les longs trajets en voiture, les longs trajets tout court d'ailleurs. Mais aujourd'hui, c'était une véritable torture.
Mon poignet droit qui était fermement attaché à la portière du véhicule commençait sérieusement à me faire souffrir.
Nous étions plongés dans une obscurité terrifiante, dans laquelle les silhouettes des deux hommes installés sur les sièges avant se distinguaient clairement. Ils semblaient dans leur élément.
Les ténèbres. Ils devaient kiffer.
Alexeï était droit comme un piquet, tout comme son ami, le dénommé Mikhaïl. On aurait dit de parfaits clones, avec la même posture qu'un poteau en acier.
L'autoroute sur laquelle nous roulions était complétement déserte. Les panneaux portant le nom de différentes villes qui défilaient me montraient que nous nous éloignons de plus en plus de Tofino.
Le tableau de bord indiquait qu'il était maintenant deux heures du matin. Je pensai alors instantanément à mes parents qui devaient normalement rentrer ce soir d'Aruba.
Putain.
Qu'allaient-ils ressentir en voyant que je ne serais pas à la maison, mon casque audio vissé sur mes oreilles et un bouquin entre les mains ?
Ils comprendraient sûrement que je m'étais faite enlevée.
Ou peut-être penseraient-ils que j'avais fugué.
On me disait souvent que j'avais le profil-type d'une fugueuse.
Peu importe. Ils seraient abattus par cette nouvelle.
Quinze ans avant mon arrivée dans leur famille, Keren tomba enceinte. Mais malheureusement, elle fit une fausse couche et perdit le bébé. Nelson se désengagea de la Canadian Army pour soutenir sa femme, qui plongea dans une longue période de dépression.
Ils avaient déjà perdu un enfant, ils ne supporteraient pas d'en perdre un deuxième.
Perdue dans mes pensées, je ne remarquai même pas que la voiture s'était stoppée.
Nous étions sur le tarmac d'un petit aéroport privé. Les courbes régulières d'un jet se dessinaient devant moi.
Si je n'avais pas été dans ces conditions, j'aurais sous doute été émerveillée.
Ma portière s'ouvrit subitement, manquant ainsi de me faire tomber sur le bitume. Je relevai la tête et tombai sur les mains gantées d'Alexeï, occupées à détacher les menottes.
J'eu un quart de millième de seconde de repis, avant qu'il ne m'attrape par le poignet, pour me forcer à descendre de la voiture.
Tandis qu'il me trainait jusqu'à la boite d'acier volante, je me questionnais sur la solidité de l'engin. L'aéronautique m'avait toujours fascinée certes, mais de loin, de très très loin.
Bien sûr, j'avais déjà pris l'avion une fois, pour aller aux Bahamas.
Du coin de l'œil, je pouvais apercevoir Mikhaïl qui marchait aux côtés d'Alexeï, un sac et une AK-47 dans les mains. Ses cheveux mi-longs et l'obscurité m'empêchaient de voir clairement son visage et pourtant, je savais qu'il arborait le même air que dans la chambre du môtel.
Soit le même que l'autre crétin prétentieux.
Nous avons monté les quelques marches de la petite passerelle qui menait à l'appareil et avons pénétré rapidement à bord.
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ROMANOV.
RomanceEsmée Owens n'a jamais oublié ce garçon au charme aussi dévastateur qu'intrigant. Elle n'a jamais oublié les plus sombres facettes de sa personnalité qu'il lui a dévoilé. Ils sont les deux seuls témoins à savoir ce que leurs âmes respectives traînen...
