É P I L O G U E.« Esmée,
Je n'ai jamais été doué pour manier les mots.
Aujourd'hui, je fais un effort. Pour toi, petite fleur. Car je veux que tu saches la vérité, la seule et l'unique. Ma vérité.
Si un jour, ton regard venait à se poser sur ces mots, cela signifierait que je serais décédé, ou devenu complètement fou. Je tiens à ce que, malgré mon envol, tu puisses te complaire, même sans ma présence. Et je sais que parfois, pour panser une blessure, il n'y a rien de mieux que la vérité. C'est nôtre meilleure alliée.
Cette nuit, j'ai tenu des propos qui t'ont blessée. Je l'ai vu dans tes yeux ; le regard est le miroir de l'âme après tout. J'avais pour but de te dégoûter, je voulais que tu me détestes de toute ton âme, car je sais pertinemment que je cours à ma perte. Je ne veux pas être sauvé et par-dessus tout, je ne veux pas que tu assistes à ma chute. Elle sera certainement si haute, si violente.
Toute ma vie, j'ai observé le monde. J'ai vu les pires aspects de la race humaine ; la violence, la haine de l'autre, la cruauté et surtout la captivité. L'absence totale de liberté. C'est à mon sens la pire création de l'Humain. Certains sont dès la naissance, dès leur création même dans l'utérus de leur mère, condamnés à vivre sous l'écrou d'êtres se considérant comme étant « supérieurs ». Et ça n'a jamais semblé déranger personne.
Je ne voulais pas de cette vie pour toi, petite fleur. Pourtant, je n'ai pas réussis à t'offrir ce que tu méritais. Je ne l'aurais jamais pu d'ailleurs.
Tu sais, le fossé entre la personne que l'on aime et la personne qui est faîte pour nous est important. Je suis certain que tu es au courant, je ne suis pas conditionné pour t'aimer et je ne suis pas non plus fait pour toi.
Ce que je ressens à ton égard est beaucoup plus complexe que de simples sentiments. C'est indescriptible. Même le plus grand des philosophes ne pourrait décrire ce phénomène.
En écrivant cette lettre, je te regarde dormir. C'est amusant, cela me rappelle notre enfance. Dans cette petite ville américaine dont j'oublie toujours le nom. Tu venais toujours dormir dans mon lit miteux, parce que tu avais peur du bruit du bois du parquet qui se rétractait sous l'effet des températures fraîches.
Juste pour ces bons souvenirs, je voulais te remercier ( ces mots sonnent extrêmement étranges, alors si tu venais à trouver cela stupide, j'aurais très bien pu te comprendre ).
Merci.
Merci, pour ton âme pure dans laquelle je pouvais m'abreuver lorsque plus aucune lumière n'arrivait à parvenir jusqu'à moi. Merci, pour ce cœur que tu m'as partagé. Merci, pour être toujours restée à mes côtés. Et merci, pour cette affection que tu m'as donnée.
Si tu en as la possibilité, remercies également mon vieux camarade, Mikhaïl. Il prendra soin de toi, n'aies pas d'inquiétude à ce sujet-là.
Mes affaires personnelles sont désormais à toi, je compte sur toi pour en prendre soin. Tout comme ma chevalière. C'est l'unique lien qui me relie à ma famille et je souhaite que tu la gardes précieusement sur toi, jusqu'à ce que tu trouves quelqu'un de suffisamment digne de confiance pour perpétrer ce que ma famille a commencé.
Au fond, je pense sincèrement que nous savions tous les deux que la fin de cette histoire était déjà écrite. Depuis le début, depuis la première page du roman.
Saches que tu resteras à jamais, l'unique fleur qu'il m'eut été donné d'admirer durant tant d'années.
Nous nous retrouverons un jour, car nous sommes faits pour nous retrouver.
Avec tendresse, ROMANOV. »

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ROMANOV.
RomansaEsmée Owens n'a jamais oublié ce garçon au charme aussi dévastateur qu'intrigant. Elle n'a jamais oublié les plus sombres facettes de sa personnalité qu'il lui a dévoilé. Ils sont les deux seuls témoins à savoir ce que leurs âmes respectives traînen...