ROMANOV.

CHAPITRE 22 : Laisser le passé mourir.

Alors, comment ça-va 🥰 ? Tout se passe bien dans vos vies ?

J'espère que oui, sur ce :

Enjoy your reading everybody 📖

E S M É E.

L'humidité de l'atmosphère. Le chant de la forêt. Le toucher de l'herbe sous mes mains.

Assise au bord du ponton de l'étang, je ne pensais plus à rien, bien trop occupée à triturer mon bracelet. 

Il m'avait été offert par mes parents, lorsqu'ils étaient venus me chercher à l'orphelinat de Pittsburgh, en Pennsylvanie. Il était fait en jade, une pierre qui aurait la capacité de purifier et de révéler des savoirs cachés.

Je reniflais à cause de la basse température ambiante, puis observais la délicate coccinelle qui venait de se poser près de moi, sur le bois humide. Nous nous observâmes en silence. Je la vis zigzaguer, bouger, avant qu'elle ne se décide à redéployer ses ailes. Elle s'envola, loin, vers sa liberté.

J'aimerais parfois moi aussi, me changer en insecte pour pouvoir regagner mon ancienne vie.

Des regrets, de l'amertume, de la peur : tous ces sentiments se mêlaient à d'autres, encore plus incompréhensibles.

- Je me demandais bien où tu te cachais.

Du coin de l'œil, j'aperçus le visage implacable de Mikhaïl. Il avait à nouveau vissé un bâtonnet en bois entre ses dents, lui donnant l'air d'un de ces cow-boys dans les westerns américains.

Il avait le même charisme, la même façon d'être que ces hommes du siècle dernier. C'était une sorte de beauté à la mode ancienne, mais également moderne. C'était ce que j'appelais un « compromis équitable ».

- J'avais besoin d'être seule, répondis-je tout simplement, en reportant mes prunelles vers l'étendue d'eau paisible.

En un mois passé ici, cloitrée avec la plupart de ces hommes qui, jusque-là, étaient de parfaits inconnus, les évènements s'étaient enchainés à toute vitesse. Je me revoyais déjà dans ce jet privé, à écouter le morceau d'Amber Run avec Sasha ; ou encore dans la voiture qui se faisait cribler de tous les côtés par des balles.