Bonne lecture à toutes et à tous !
A L E X E Ï.
« J'observai cette silhouette aux longs cheveux blancs qui voltigeaient au grès du vent, tendre sa frêle main dans le vide. Je constatai que son regard était empli d'étoiles, comparable à la plus belle des galaxie. Je voulus attraper sa main, mais elle s'évapora dans un nuage de poussière. J'étais désormais seul, au milieu de ce champ de fleurs fanées. »
Je me suis senti rouvrir lentement les yeux, puis j'ai craché la fumée brûlante que j'avais accumulée dans ma bouche. Elle s'évapora dans l'air de la pièce, sous mon regard admiratif. Le nuage toxique m'enveloppait désormais de ses bras invisibles, m'assurant une tranquillité tout aussi irréelle.
Au travers de la fenêtre, je constatai que le jour commençait doucement à tomber sur la maison, laissant la place à sa jumelle maudite, la nuit.
J'aimais pas la nuit, ni le soir enfaite. Elle était angoissante, difficile à comprendre, à apprivoiser. Terrifiant. Et pourtant, je me complaisais parfaitement dans cet environnement obscur.
Paradoxal, n'est-ce pas ?
Petit, l'ancien maître des Chevaliers de l'Hiver, Dmitri Panarine, ne cessait de me raconter qu'à force de trop contempler la noirceur, on finissait par s'y noyer. Il considérait que la noirceur n'était pas bonne pour des gens comme nous car elle obscurcissait notre jugement. Un soldat émotif, était un soldat contestataire.
Il avait tort. On ne pouvait pas lutter contre la noirceur, contre le mal car sans eux, nous ne serions rien. La Terre était elle-même crée à partir de la destruction, du chaos. Ses habitants étaient donc, en toute logique, des êtres foncièrement mauvais.
Le soir faisait également parti des choses que j'exécrais car il était apte à la trahison, ce que je détestais. C'était le moment le plus traître de la journée, celui où nous avions le plus de chance de mourir.
Par inadvertance, manque d'oxygène ou assassinat.
La mort, même si elle sonnerait comme une délivrance, n'était pas quelque chose que je concevais pour moi. Surtout en cet instant.
Voilà pourquoi je ne dormais quasiment pas et restai la plupart du temps éveillé. Je ne pourrais me reposer qu'une fois que je serai délivré... Cependant, pour conserver une forme olympienne et garder un contrôle total sur mon organisme, je m'autorisais quelques micro-siestes.
Le fait que de multiples souvenirs se mélangeaient dans mon esprit dès le moment où je fermai les yeux faisait également parti de la longue liste des raisons pour lesquelles je n'aimais pas cette période après le couché de la lune.
Je rêvais souvent d'époques différentes, passées, présentes ou futuristes, ponctuées par des scènes sanglantes.
Il m'arrivait également de faire ce rêve récurent, dans lequel je voyais un aigle qui accomplissait une lente ascension vers une étoile qui scintillait étrangement fort, dans un ciel pourpre. J'avais identifié cette étoile comme étant l'étoile Altaïr. Puis le sol m'apparaissais, recouvert de six cadavres calcinés baignant dans une mare de sang.
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ROMANOV.
Storie d'amoreEsmée Owens n'a jamais oublié ce garçon au charme aussi dévastateur qu'intrigant. Elle n'a jamais oublié les plus sombres facettes de sa personnalité qu'il lui a dévoilé. Ils sont les deux seuls témoins à savoir ce que leurs âmes respectives traînen...
