CHAPITRE 10 : Plus, pour moins.

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ESMÉE.














« Toi et moi, nous sommes les mêmes.
Nous sommes pareils. »













La chambre était plongée dans le noir complet lorsque je me réveillais.

Je me sentais fébrile et pour cause, j'avais très mal dormi cette nuit. J'avais eu atrocement froid, malgré l'épais sweat que j'avais revêtu.

Les bras croisés derrière la tête, je fixai le plafond, comme s'il pourrait m'aider à régler tous mes soucis.

J'avais rêvé de mes parents, je les avais vu pleurer dans notre salon.

Ils essayaient de se réconforter en se disant que j'étais en sécurité et que j'avais sûrement fugué, que j'avais fait ma crise d'adolescence en retard et que je rentrerai bientôt.

C'était ce que répétait mon père à ma mère. Mais il ne semblait pas y croire lui-même.

Le silence régnait, encore et toujours. Puis, je perçu des voix à l'extérieur de la pièce.

- Меня не обманешь, я прекрасно знаю, что ты привел ее сюда не только для того, чтобы защитить, murmura une voix que j'identifiais comme étant celle de Mikhaïl. ( Je ne suis pas dupe, je sais très bien que tu ne l'as pas amenée ici juste pour la protéger.)

- И что ? Какова бы ни была причина, по которой я привел ее сюда, какого черта тебя это волнует ? ( Et alors ? Quelle que soit la raison pour laquelle je l'ai amenée ici, qu'est-ce que t'en as à foutre ?)

Je reconnus la voix d'Alexeï et soupirai de lassitude en me demandant encore une fois de quoi ils pouvaient bien parler.

Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'ils disaient mais je pouvais être sûre de quelque chose, c'est qu'ils ne discutaient pas de la pluie et du beau temps.

Mon corps se crispa à l'entente de pas, puis d'une porte que l'on ouvrait. Je fermai avec empressement mes paupières en me rendant compte que c'était la porte située à quelques mètres de moi qui venait de s'ouvrir.

Toujours plongée dans la pénombre, mon sixième sens m'indiquait qu'il était en train de se mouvoir avec silence, tel un fantôme. Je n'entendais aucun bruit, pas même sa respiration.

La peur plaqua mon buste contre le matelas lorsque je sentis un tissu semblable à du cuire venir me caresser la main.

- Cela ne sert à rien de faire semblant, je sais très bien que tu es réveillée.

Sa voix était belle. J'aurais pu ne jamais me lasser de cette mélodie, si elle n'était pas dénudée d'émotions.

Je ne répondis rien, préférant me murer dans le silence plutôt qu'avoir à discuter avec lui.

Je pouvais sentir son souffle venir s'abattre contre mon cou dénudé, me procurant ainsi une sensation désagréable qui me fit froid dans le dos.

ROMANOV.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant