ROMANOV.

CHAPITRE 3 : À tout jamais.

Bonne lecture 📖 !

ESMÉE.

À deux heures piles du matin, Alba ouvrait les yeux pour pouvoir souffler les bougies de son dix-huitième anniversaire, tandis que son frère Alvaro les fermait à tout jamais.

Je n'arrivais toujours pas à y croire.

C'était... Surréaliste.

Un claquement de doigt effectué devant mes yeux me fit revenir sur Terre.

- Hé, Owens, restes avec moi.

Je relevai le visage et tombai nez-à-nez avec l'agent Samantha Redfields, postée près de la porte de la petite pièce dans laquelle j'étais enfermée depuis environ trois heures.

Trois longues heures...

Elle tenait un gobelet de café encore fumant dans la main droite ainsi qu'un dossier dans la main gauche.

Ses petits yeux sombres me fixaient avec attention, tel un chihuahua enragé attendant sa récompense.

- Alors, reprenons toute cette histoire depuis le début, lança-t-elle en s'installant sur la chaise en face de moi. Je veux tout savoir, depuis le début.

Je déglutis lentement avant de crisper mes mains sur mes genoux. Je sentais son regard insistant sur moi, qui semblait vouloir m'inciter à parler.

Je ne croyais pas en le système judiciaire canadien et pourtant, je m'apprêtais à révéler à une vieille policière que j'avais entendu des coups de feu.

Et après, qu'allait-elle faire ?

Rien du tout, comme d'habitude.

- Je devais accompagner ma meilleure amie, Kellie, à la fête d'anniversaire de son amie Alba, commençais-je en triturant mes bracelets de perles.

Un bruissement de papier attira mon attention.

Du coin de l'œil, j'aperçus Redfields noter ce que je disais sur un bloc-notes, d'un air profondément concentré. Elle m'incita à continuer en marmonnant un petit « hum » :

- Là-bas, le frère ainé d'Alba, Alvaro, nous a présenté deux de ses cousins. Jorge et Izan Pérez.

- Les trois victimes sont ces trois jeunes hommes, fit-elle soudainement en gardant les yeux rivés sur son rapport d'enquête.

J'avais entendu dire - pendant que j'attendais Redfields dans l'entrée du poste de police - que peu après leur assassinat, les habitants de First Street qui avaient été alarmés par les coups de feu, avaient téléphoné à la police.

Les agent arrivèrent sur les lieux une quinzaine de minutes plus tard, en me trouvant debout près des cadavres.

De quoi attiser les suspicions.

- Une question me trotte dans la tête. Que faisais-tu à plus d'un kilomètre de la maison des Pérez, seule, avec trois cadavres à tes côtés ?

Elle me suspectait, c'était flagrant.

Sa question fit augmenter mon rythme cardiaque en flèche.

Reste calme, tu n'as absolument rien à te reprocher.