CHAPITRE 20 : Le point de ralliement.

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Bonne lecture à tous et à toutes 📖

ESMÉE.

La sécurité réconfortante du véhicule m'enveloppait de ses bras invisibles.

Nous devions rouler depuis une bonne vingtaine de minutes, sur le périphérique moscovite. Il était onze heures et j'avais l'impression que c'était l'heure de pointe, au vu des bouchons denses de voitures qui s'étendaient sur des kilomètres.

J'entendis Mikhaïl soupirer de lassitude. Il s'impatientait autant que moi.

En contre-sens, il n'y avait personne. J'en déduis donc que la majorité de ceux qui se trouvaient dans leurs voitures devaient aller travailler à Moscou.

Mais qui pouvait bien commencer à travailler à onze heures du matin ?

- Je n'aurais pas dû passer par là, souffla Mikhaïl en fermant ses paupières, l'air des plus exaspéré.

Je ne répondis rien, me contentant de bailler de fatigue. J'étais exténuée, toute mon énergie m'avait quittée. Quoique, je n'étais pas vraiment de nature pétillante...

Je repensais à la conversation que j'avais surprise entre Anton et Sasha. Malgré le fait que tout ça ne me concernait pas, je voulais savoir si les deux amis étaient en couple, ou du moins amoureux.

Avec Kellie, nous raffolions des petits potins. Selon nos mères, c'était un vilain défaut, mais nous nous en fichions. Nous étions des adolescentes.

- Sasha et Anton, ils sont ensemble ?

Mikhaïl fronça légèrement ses sourcils, avant de tourner son visage vers moi. Il ne comprenait visiblement pas ma question.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Et bien, est-ce qu'ils sont en couple, ou amoureux ?

Il me scruta longuement, parcourant chaque trait de mon visage comme s'il croyait que je blaguais. Puis ses prunelles émeraudes se baissèrent, sur un point invisible.

- Maintenant que tu le dis, murmura-t-il. Comment sais-tu cela ?

- Non, je ne sais rien, ce n'est qu'une question, m'empressais-je de préciser. Ce matin, j'ai entendu des voix qui provenaient du couloir et... J'ai entendu Sasha parler avec Anton et ensuite, ils se sont embrassés.

Il hocha la tête avec compréhension, avant de me questionner sur ce dont les deux hommes discutaient.

- Je n'ai pas tout compris puisqu'Anton parlait en russe, mais Sasha disait qu'il ne voulait pas faire quelque chose, car il n'était pas prêt. Il s'est ensuite questionné sur le sort des autres et sur celui d'Alexeï. C'est tout.

Les voitures devant nous avancèrent. Mikhaïl appuya légèrement sur l'accélérateur, d'un air absent.

- Ça ne va pas ? m'inquiétais-je en le voyant si pensif.

- Écoutes, ce que tu as entendu, tu ne le répètes à personne. Ça doit absolument rester entre nous, compris ?

Je lui en fis la promesse, malgré mon trouble face à son comportement. Qu'il y avait-il de si mal à ce que les deux hommes soient amoureux ?

Ou peut-être que tout ceci n'avait rien à voir avec leurs sentiments ? Mais plutôt avec leur conversation.

Tandis que je contemplai le paysage citadin, une berline blanche à ma droite attira mon attention.

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