ROMANOV.

CHAPITRE 14 : Orphelins.

Bonne lectures les gens 📖

ESMÉE.

Je me réveillai en sursaut, les draps collant mon corps à cause de la sueur.

Je m'étais endormie.

Au fur et à mesure que mon esprit se réveillait, les souvenirs de la veille me remontaient. Je me rappelais de cette cabane rongée par les flammes, du son des balles qui transperçaient la carrosserie de la voiture ainsi que de cet ours menaçant.

Ainsi que du fait qu'il soit venu me sauver.

Il m'avait à nouveau sauvé la vie.

J'essayai de me détendre, de me rendormir, mais, après plus d'une demi-heure passée dans le noir, je me décidai à me lever, afin de me changer les idées.

Il n'était encore que quatre heures trente du matin.

J'enfilai mon gilet qui traînait sur le sol, avant de sortir de cette pièce, qui était empreinte de son odeur et de sa présence.

Je le sentais partout et tout le temps. J'avais parfois même l'impression que nous ne faisions qu'un.

J'en devenais folle.

Mes pieds nus foulaient le sol glacé en silence et me menaient jusqu'aux escaliers, que je descendis dans une lenteur paresseuse, jusqu'à arriver au rez-de-chaussée, qui me semblait désert.

Tout en baillant aux corneilles, je partis me poster devant l'immense porte-fenêtre du salon, qui donnait sur l'étang endormi.

La nuit ne me semblait plus si menaçante, de là où j'étais.

Elle avait même un petit côté rassurant.

- Tu comptes encore t'enfuir ?

Je sursautai à l'entente de ces mots. Je fis volte-face, et tentai de distinguer quelqu'un, malgré le fait que la pièce était plongée dans le noir complet.

Puis, la silhouette d'Alexeï se détacha du fauteuil.

Il s'avança d'un pas flegmatique, avant de venir se poster à mes côtés.

Ses prunelles d'un bleu grisâtre se portèrent au loin, sur l'étendue d'eau calme.

La faible lumière que produisait la lune soulignait ses traits sévères et distingués, ainsi que ses lèvres pleines. Il respirait l'aristocratie à plein nez.