ROMANOV.

CHAPITRE 13 : Libre ?

Bonne lecture à toutes et à tous 📖

ESMÉE.

Il faisait froid, ou bien était-ce ce qu'il dégageait qui refroidissait l'atmosphère ?

Romanov conduisait la voiture de Mikhaïl sans se soucier des panneaux, des limites de vitesse ou des autres recommandations crées pour tenter de préserver la vie humaine.

Une conduite aussi chaotique que lui-même.

Alexeï.

- Hum ?

Venait-il de me parler ou était-il simplement en train de soliloquer ?

Je tournais mon visage vers lui, quelque peu surprise, avant de le questionner :

- Quoi ?

- Je ne sais pas, tu m'as appelé, répondit-il en gardant son regard concentré sur la route qui défilait à tout vitesse.

Je réalisais alors que j'avais parlé à haute-voix. Putain, pourquoi est-ce que tout ça m'arrivait à moi ? Pourquoi vivais-je tout ça ? Peut-être le méritais-je ?

Je n'allais pas tous les Dimanche à la messe avec mes parents, comme ils l'auraient souhaité.

Je l'avouais volontiers.

Je n'étais pas toujours très agréable.

Je l'avouais également.

Mais, non, je ne pensais pas mériter ce qui m'arrivait.

- Alors, qu'il y a-t-il ? réitéra-t-il d'une voix plus forte.

L'occasion se présentait enfin à moi. Nous étions seuls et pour lui, comme pour moi, il n'y avait aucune échappatoire possible. Je pourrais enfin obtenir des réponses à mes questions, je ne pouvais pas laisser passer cette chance inespérable et inespérée.

Il ne pourrait pas fuir. Il devrait me répondre.

- Pourquoi m'avoir enlevée ?

Il soupira, d'agacement sans doute, avant de poser son coude sur l'accoudoir central.

- Enlevée, enlevée... Tu n'as que ce mot à la bouche. Je ne t'ai pas enlevée. Je t'ai rendu ta liberté.

« Je t'ai rendu ta liberté.»

Ma liberté.

Il se prenait pour un serviteur qui m'aurait délivrée des griffes du méchant dragon, c'était ça ? Du grand délire.

Il croyait réellement qu'actuellement, j'étais libre ? Que je pouvais faire ce que je veux, comme rentrer chez moi ? Non, absolument pas.

J'étais enfermée, certes dans une cage dorée, mais j'étais tout de même enfermée.

Je n'avais rien de libre.

- Je... Je ne suis pas libre ! m'écriais-je soudainement.

Il n'eut aucune réaction mais activa simplement les essuie-glace, puisqu'une fine bruine commençait à s'abattre sur nous. Ce simple geste qui me parut dédaigneux au plus haut point suffit à me mettre en rogne.

Et, en colère, je n'avais plus aucune crédibilité puisque ma peau pâle virait violemment au rouge pivoine, ce qui me donnait l'air d'une tomate trop mûre.