CHAPITRE 21 : Le cauchemar de mon paradis.

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Bonne lecture à toutes et à tous !






























E S M É E.




























- Attention, c'est de la merde.

J'ai baissé la tête, par automatisme. Un truc marron jonchait le sol, ouais, c'était de la merde. De la putain de merde de cheval.

Cela ne faisait que quelques minutes que nous nous trouvions ici et pourtant, j'avais déjà envie de me taper la tête contre les parois en métal qui m'entouraient.

Nous avions rejoint le reste du groupe comme il convenait, à dix-huit heures, devant la Cathédrale Basile-le-Bienheureux. C'est à ce moment-là qu'Anton nous a annoncé qu'il avait dégoté un véhicule.

Je m'étais fait la réflexion, dans ma tête, qu'une voiture normale ne contenait que cinq places, et que nous étions sept. J'avais alors tenté de me rassurer en me disant qu'il avait peut-être trouvé un van.

Sauf que, lorsque nous nous sommes tous pointés devant le dit véhicule, j'ai bien vite déchanté. Anton avait bien trouvé une voiture, de cinq places, derrière laquelle était accrochée une remorque à chevaux.

Oui, oui, une remorque pour animaux.

Le sourire amusé du frère Davidoff s'était transformé en un fou-rire lorsqu'il vit Alexeï me traîner à l'intérieur de la remorque, contre et sans mon avis. Heureusement pour moi, et malgré le fait qu'il restait une place dans la voiture, Mikhaïl choisit de monter dans la boîte de conserve, avec nous.

- Merci, fis-je à son attention, ravie de ne pas m'être assise dans le crottin de cheval.

Je ne savais pas où nous étions, mais en utilisant un peu de logique, je déduisis que nous devions déjà avoir quitté Moscou.

J'observais silencieusement Alexeï, qui faisait depuis le début du trajet - soit il y a environ une heure -, les cents pas dans la remorque, accentuant par la même occasion mon mal de tête.

Qu'avait-il à tourner ainsi, comme un lion en cage ?

Ses pas lourds faisaient vibrer la vieille carcasse métallique. J'avais l'impression qu'à chaque pas, le risque que la remorque se casse augmentait.

Il avait fourré ses mains dans les profondeurs des poches de son bomber noir, et arborait un air impénétrable sur son visage, même si ses prunelles perdues dans le vide montrait à quel point il était plongé dans ses pensées.

Je me demandais à quoi il pouvait bien songer.

Dès qu'il passait près de Mikhaïl, la lumière du portable de ce dernier soulignait un pli sous sa veste, signe qu'il portait sur lui au moins une arme à feu.

Simple « mesure de précaution », j'imaginais.

Je ne savais pas qui conduisait la voiture, mais le pilotage était désastreux. La vitesse terriblement haute à laquelle nous roulions transformait chaque instant passé enfermée dans ce truc en un véritable enfer.

Je collais ma tête atrocement lourde contre la paroi de la remorque, à moitié-endormie.

La nuit précédente avait été très courte, entre les ronflements d'Evaan et le fait que Sasha parlait dans son sommeil. J'avais tellement besoin de dormir.

Je ferais juste une petite sieste, juste une toute petite...

Lorsque mes paupières se fermèrent enfin, m'assurant de faire un petit somme, un claquement de doigt, puis un deuxième me réveillèrent.

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