Deux cent...
Deux cent-un...
Deux cent deux...
Deux cent trois...
Deux cent quatre...
Deux cent cinq.
Je m'arrête net.
Cellule 205.
Un gardien de la paix est présent et tient la porte debout droit comme un piquet. Je m'approche donc de lui avec ma carte de permission de visite. Il me fouille à nouveau, ce qui est inutile étant donné que je viens de passer une fouille digne de la douane de Guantanamo.
- « Ce sera cinq minute pas plus. »
Il m'ouvre la porte et à son ouverture je tombe sur une Petrova dans un sale état, assise sur une chaise le regard meurtri et perdu. Puis mes yeux rivent sur une Natacha recroquevillée sur elle même dans un coin de cette petite pièce lugubre de seulement huit mètre carré.
- « Nana c'est toi ? »
- « Natacha ! » Je dis tandis que j'entends la porte se refermer derrière moi.
- « Nana ! » Elle hurle cette fois, en sortant de sa léthargie et en faisant sortir celle de sa mère au passage.
Elle me saute dans les bras et je la réceptionne. Je sens dans notre étreinte, à travers son corps déjà mince qu'elle a maigri, je sens ses maintenant ses os. Sa mine est désespérément triste. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
- « Tu manges au moins Natacha ? »
- « Si tu veux savoir quel goût à la nourriture d'une condamnée ? » Me dit-elle en grimaçant « Eh bien c'est degeulasse Nana ! Mais je te jure j'ai tout sauf envie de bouffer la. »
Sa mère me regarde d'un air méchant presque féroce, ce regard encore il ne me choque pas tant que ça, parce qu'avec Petrova j'y suis habituée, elle ne m'a jamais aimé et inversement. Mais le regard qu'elle me porte actuellement est différent, je sens qu'elle me voue à cet instant présent une haine viscérale que je peux ressentir à des kilomètres tant elle est virulente.
- « Qu'est-ce que tu fiches ici !? » Grogne t-elle en fronçant ses sourcils tout aussi blonds que ceux de sa fille.
- « Ça ne se voit pas ? » Je réponds en lui renvoyant son ton acerbe.
- « Tu sais quoi la ferme ! Ferme la Nana ! Tout est de ta faute, tu ne vois pas que c'est toi qui as causé notre situation hein ? »
Je ne réponds pas et plante seulement mes yeux dans ses billes d'un bleu pâle, grisâtre. Désormais vides.
- « Depuis qu'Ivanka t'a connu elle n'a que des problèmes et là c'était le summum que tu pouvais nous apporter. Tu as donné nos noms aux autorités hein ? C'est impossible qu'ils nous aient retrouvés sinon, je me cache de lui depuis plus de vingt ans, et hop en un coup magique ils nous retrouve. Nevozmozhno ! Tu sais ce qui nous attend hein, tu le sais. Dès qu'on arrivera sur le territoire, Alexeï et sa mafia sera là, nous serons torturés, Ivanka violée, puis nous serons décapitées sans outre forme de procès. Et surtout le pire c'est qu'une fois qu'on-