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Je me réveille en sursaut, transpirante, et à bout de souffle. Je tâte la place vide à côté de mon lit et en déduit que Peter est partit vaquer à ses occupations. J'allume mon téléphone, il est huit heures trente. Je pars directement dans la salle de bain et fouille tous mes placards à la recherche de Prazosine, rien, vide.

Je fouille partout, je fous tout en l'air, toujours à la recherche d'un quelconque autre médoc : Clonazépam, lorazepam, alprazolam. Rien aucun anxiolytique, aucun tranquillisant, aucun anti dépresseur. Putain ! Tout à dû être cassé ou jeté lors du cambriolage. Je me laisse retomber par terre et bouche mes oreilles. C'est horribles, ces voix, sa voix...elle ne s'arrête pas.

- « Nathalia n'oublie pas...Nathalia n'oublie jamais. »

- « Tais toi ! Tais toi ! Tais toi ! » je crie en appuyant de toutes mes forces contre mes tympans

- « Nathalia n'oublie jamais ce qu'ils m'ont fait. Venge toi Nathalia ! Venge nous ! »

- « La ferme ! » j'hurle en explosant le miroir face à moi avec le pot de brosse à dent qui était le seul objet à ma portée.

La vitre s'explose en mille morceaux et un fragment de verre me découpe la peau au passage. Merde, maintenant je vais sûrement être en retard.

[...]


- « Comme vous le savez tous, on entre dans la seconde phase de l'année qui est l'externat. Vos groupes et vos hôpitaux vous sont déjà attribués. Vous aurez un tuteur par groupe, qui sera un interne dans l'hôpital qui vous a été affecté. Maintenant faites et sans perdre plus de temps ! »

Les groupes se forment selon la liste accrochée au tableau. Et très vite une fille et un garçon viennent à moi.

- « Salut Nana. Je ne sais pas si tu as pu voir la liste, mais on est dans le même groupe. »

Je ne réponds pas. Les gens de ma classe, de ma fac mais plutôt les gens en général m'indiffèrent. Je n'ai pas envie de parler avec eux. Je pense seulement aux médicaments que je rêve de prendre depuis ce matin et c'est ce qui me préoccupe plus que tout. J'aurais du en prendre plus soin, je pensais ne plus en avoir besoin...C'est vrai, je ne faisais plus de cauchemars depuis des mois et des mois, mais il a fallu qu'ils reviennent d'un coup, si subitement. Je ne comprends plus rien...Ça ne m'étonnerait même pas d'avoir tout jeté moi même à la poubelle sans m'en rendre compte.

- « Hm. » je repose mes yeux sur mes camarades. « Je sais pas qui vous êtes. »

- « Ah...pourtant on est dans la même classe depuis la première année... » Dit la fille qui se tiraille nerveusement une de ses mèches violettes. « Mais t'inquiètes, ça ne fait rien, j'ai aussi une mémoire de poisson rouge donc ça va . Moi c'est Ava Cohn-Bendit et lui c'est Benjamin Mazouz. »

- « Hey ! »

Je leur tourne le dos et part émerger la liste qui se trouve sur le bureau du prof. Mon « groupe » me suit et signent juste après moi.

- « Cool on est à l'Hotel de Dieu ! Juste à côté de notre dame ! »

- « On a eu de la chance Ava, parce que beaucoup on était envoyé à la Salpé et je te dis pas comment ils vont en baver. »

- « Et ceux à l'hôpital des enfants t'imagines Benji ? Entre Necker et Trousseau c'est la pagaille ! Aucune organisation, aucun soutien des infirmières, ce sont les internes qui font tout le boulot. Et je te raconte même pas du côté des chefs de service qui sont toujours en grève. »

NanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant