Aujourd'hui Peter et moi nous sommes changés en touriste. La ville de Copenhague est assez petite, tout peut se faire à pied contrairement à la capitale française. Nous avons donc pris une location de vélo afin de faciliter nos déplacements, j'accuse plutôt Peter de vouloir me muscler comme lui, mais passons. J'ai pu visiter le château que je voulais et honnêtement j'ai été impressionnée, l'endroit était serein et magnifique. Moi qui avait dit que je n'en avais rien à faire de cette ville, c'était à moitié vraie finalement.
- « Et maintenant tu veux aller où Nana ? »
- « Nul part ! On rentre, je ne sens plus mes orteils, mes doigts et mon nez. »
Il rit.
- « Tu supportes vraiment pas le froid c'est dingu et pourtant ta chienne c'est un chien d'hiver. »
- « Je sais, elle vient de Sibérie d'ailleurs. Mais elle aussi s'est acclimatée à ma température, si tu la voyais. Elle n'ose même pas déposer une patte sur de la neige. »
- « Tu as dénaturé ton chien j'espère que tu en es fière. »
- « Pas mal oui. » je dis en souriant « D'ailleurs, ou est passé le tien ? »
- « Ce n'était pas le mien mais celui de mon parrain. Il fallait que je trouves une excuse pour ne pas paraître pour un psychopathe si je venais traîner en bas de chez toi dans l'optique de te revoir. »
- « Donc tu n'a jamais eu de chien. »
- « Non mais j'ai trouvé ma chienne. »
J'ouvre grand les yeux et il explose de rire, je le dévisage et il finit par s'approcher dans la tentative de me faire un câlin.
- « N'ose même pas me toucher, connard ! »
- « Tu m'a tendu la perche toi aussi. » il continue à rire. « Mais je rigole ça va, sois pas aussi susceptible. »
- « Ouais, c'est ça. »
On finit par rentrer et le temps que je prenne ma douche, me réchauffer etc, Peter a décidé d'aller prendre de l'air. Il avait je ne sais quoi à faire, mais tant mieux, ce moment seul me permettra de mieux réfléchir. Qu'il prenne tout le temps du monde.
J'étais sous la douche et mes interrogations n'arrêtaient pas de fuser : comment j'en suis venue à ressentir tout cela pour lui ? Comment m'a t-il pris dans son piège et surtout quand ?
Peter a toujours été mystérieux, mais je n'en avais rien à faire car de mon côté c'était pareil. D'un coup je repense distraitement au jour où on l'avait croisé avec Natacha. Je ne crois pas au hasard j'ai sûrement déjà du vous le dire, et encore moins aux coïncidences. S'il était là, c'est que c'était sûrement planifié.
Alors ma question c'est : que faisait-il à deux rues de chez Natacha ? Mais surtout dès lorsqu'il l'a vu, son regard a changé ...c'était comme s'il l'a connaissait déjà. Et il l'avait appelé Ivanka, directement, frontalement. Natacha et moi nous étions même disputés ce soir là, mais je n'avais pas relevé. Je sens que le point de toutes mes réponses se trouve ici, dans ce carrefour principal entre Natacha, Peter et moi.
La sonnerie retentit bruyamment et me sort de mes pensées, je soupire et éteins le jet d'eau. Je me sèche en prenant tout mon temps et m'habille d'un ensemble confortable. Je ne vais tout de même pas me presser pour Peter qui a oublié ses clés. Après avoir enfilé d'énormes chaussettes de ski, je pars ouvrir et tombe nez à nez sur deux inconnus.
- « Heu...bonsoir ? » ils disent en français, ok ce ne sont donc pas des danois.
- « C'est pour quoi ? »