Peter a élu domicile chez moi. Il fait les courses, le ménage, la vaisselle, à bouffer et il sort même les poubelles. Je suis pratiquement devenue un zombi. Je ne vais plus en cours, je ne travaille plus et je n'accepte même plus de rendez-vous avec mes clients. Et comme si je n'avais pas assez de souci, Peter refuse de me toucher ce qui me frustre d'autant plus. Rien. Pas même l'ombre d'une caresse ou d'un doigté. Je me contente de simples baisers sur le front, comme si cela suffisait à calmer ma libido qui ne fait qu'accroître depuis qu'il dort avec moi.
- « Aujourd'hui on mange dehors. »
- « Sors seul. Ou emmène Sky si tu veux. Mais moi je mange ici. »
- « Nana, ça fait quoi ? Genre un mois que tu ne sors pas de chez toi e-
- « Hormis les balades de Sky. »
- « Hormis les balade de Sky. » il répète agacé « Ne joue pas à ça avec moi. Tu sais très bien de quelle genre de sorties je te parle. J'ai déjà réservé pour nous deux, tu n'a plus qu'à te préparer. »
- « C'est non Peter. Et puis je n'ai pas envie de me préparer. »
- « C'est me sous estimer que de croire que je ne traînerais pas ton gros cul hors de cet appart, même en pyjama. »
- « Pour aller où ? » je souffle.
- « Dans le cinquième, un truc détente. »
- « Manger quoi ? »
- « Français. Spécialisé dans la viande rouge. Tout ce que tu aimes. »
- « Faux. Je suis végétarienne. »
Un silence plane puis nos regards se croisent, avant qu'on explose tous les deux de rire.
- « Tu aimes tellement la viande que tu pourrais me manger s'il le fallait. »
- « Crois moi, s'il n'y avait plus d'animaux un jour. Je ne me gênerais pas. »
- « Je le sais et c'est ça le pire. » il se lève et brandit la laisse de Sky qui aboie joyeuse « Tu as trente minutes. On y va Sky. »
Il vient déposer un baiser sur mon front et mes yeux se ferment le temps de l'échange toujours aussi électrifiant. A vrai dire je me suis habituée aux « attentions » (je crois que tout ce genre de truc s'appelle comme ça) de Peter. Et ce serait mentir de vous dire que parfois je n'attends pas son baiser le matin avant qu'il ne parte travailler, ou ses câlins lorsqu'il me trouve affalée sur le canapé, ou encore les plats qu'il me fait goûter lorsqu'il cuisine. Toutes ces choses me font quelque chose au coeur, des choses que je ne pourrais pas nier.
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