Chapitre Onze - Petit Déjeuner

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"You leave the room when your phone rings
Everytime"
Like You Used To — Daneliya Tuleshova

– ANASTASIA –

Le jeudi 10 novembre 2022,
8 h 00

La lumière provenant des rayons du soleil me réveille. J'ai un énorme mal de tête. Je frotte délicatement mes yeux et commence à enlever la couverture. Seulement, cette dernière reste bloquée au niveau de ma taille. Je regarde et remarque un bras autour d'elle. Je me retourne et aperçois... Joseph. Je m'assois en vitesse ce qui le réveilla. Je ne dis rien, le laissant s'étirer et s'asseoir à mes côtés.

— Salut, commence-t-il.
— Qu'est-ce que tu fais là ? je demande encore fatiguée de la veille.
— Tu m'as demandé de rester avec toi cette nuit.
— Ah bon ?
— Tu ne te rappelles pas ?
— À vrai dire, je ne me rappelle de rien après le restaurant. J'ai comme un trou de mémoire... 
— Hier soir, nous sommes allés faire une fête avec les autres. Tu avais un peu trop bu, donc je t'ai ramené chez toi. Des hommes ont essayé de profiter de ton ivresse, mais ne t'inquiètes pas, je suis arrivé à temps.
— Oh merde... C'est pour ça que j'ai mal à la tête...

Je m'assois en tailleur, pose mes coudes sur mes genoux et plonge ma tête dans mes mains.

— Je suis vraiment désolée, j'ai dû gâcher ta soirée... je continue.
— Non, ne t'inquiète pas. À vrai dire, c'était plutôt amusant.
— Comment ça ?
— Tu avais soif, faim... Tu m'as dit que j'étais beau et tu voulais absolument un câlin.
— Oh bordel... 
— D'où ma main sur ta taille au réveil.
— On n'a pas... 
— Non, non. Jamais je n'oserais, tu étais saoule.
— C'est la première fois que je bois autant... 
— T'inquiètes, ce n'est pas grave.
— J'ai vomi ?
— Non. Tu as failli tomber deux fois dans les pommes, mais à part ça, non, tu n'as pas vomi.
— J'ai vraiment abusé, pour le coup. Je vais aller prendre une douche, j'empeste l'alcool, ça me dégoûte.
— Je vais te laisser, alors... continue Joseph.
— Non, attends. Tu as dix minutes ?
— Pourquoi ?
— Je voudrais te remercier pour tout ce que tu as fait. Du coup, j'aimerais t'inviter pour le petit-déjeuner.
— Oh, tu sais, tu n'as pas besoin.
— J'y tiens ! Tu m'as en quelque sorte  sauvé la vie hier.
— C'est normal, je n'allais pas... 
— Tu n'as pas le droit de refuser mon offre !
— Bon d'accord, il rigole.
— Si tu veux, tu pourras prendre une douche, toi aussi.
— Tu sais quoi ? Pendant que tu prends ta douche, j'irais prendre la mienne chez moi, comme ça, on ne mangera pas trop tard.
— D'accord, pas de soucis.

Nous nous levons du lit en même temps. Soudain, ma tête se met à tourner, je ne me sens vraiment pas bien. Joseph me voit.

— Ça va, Ana ?
— Je crois que je dois aller aux toilettes, et en vitesse, dis-je juste avant de placer mes mains sur ma bouche.
— Tu veux que je reste ?
— Non... T'inquiètes... Je gère... 

Je cours aux toilettes, laissant Joseph tout seul dans ma chambre.

***

8 h 30

J'ai enfin terminé de prendre ma douche. Je n'ai plus mal au ventre et je me sens beaucoup mieux. J'enfile un jogging et un tee-shirt oversize pour être tranquille. Je commence à sécher mes cheveux avec ma serviette, quand j'entends quelqu'un taper à la porte.

— Tu peux entrer !

Joseph ouvre la porte, les cheveux encore humides.

— Tu te sens mieux ? il me demande.
— Oui, beaucoup. Et toi, ça va ?
— Oui, oui, merci.

Je pose ma serviette sur le dossier d'une chaise et me dirige vers le frigo.

— Une bonne omelette à l'anglaise, ça te dit ?
— Excellent !

Je sors les œufs et commence à les préparer pendant que Joseph met la table. Je lui ai dit de ne pas le faire, mais il est plutôt têtu. Dix minutes plus tard, nous dégustons notre petit-déjeuner devant les informations. Quand vient le moment de débarrasser, quelqu'un tape à la porte.

— Je n'attends pas de visite... dis-je, en chuchotant.

J'ouvre la porte, mes parents sont là. Dès qu'ils me voient, ils me sautent dans les bras.

— Oh mon Dieu, tu vas bien ! dit ma mère comme si elle était soulagée.
— Il ne t'est rien arrivé, dit mon père, soulagé lui aussi.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi vous êtes inquiets comme ça ?
— Nous avons vu des photos sur les réseaux. Des photos de toi, inerte dans les bras d'un jeune homme, continue mon père.

Je les laisse entrer. Mes parents aperçoivent Joseph, toujours vers la table commençant à débarrasser.

— C'est lui ! commence mon père, la colère montant en lui.
— Hé papa, stop ! Il m'a sauvé la vie hier soir !
— Quoi ? dit ma mère, inquiète.
— J'ai un peu trop bu hier soir et deux hommes ont essayé d'en profiter, mais Joseph m'a sauvé et m'a ramené chez moi.

Joseph sourit à ma mère, mais perd son sourire quand il croise le regard de mon père.

— Et pourquoi il est ici ? demande mon père.
— C'est mon voisin, il habite juste en face. Et pour le remercier, je l'ai invité à manger le petit déjeuner.

Mon père reprend son souffle, ma mère aussi. Leur stress disparaît.

— Je suis désolé, excusez-moi, dit mon père à l'attention de Joseph.
— Ne vous excusez pas, c'est normal d'avoir peur pour sa fille.
— Jonathan Smith, dit mon père en tendant sa main à Joseph.
— Joseph Quinn.

Joseph serre la main de mon père. Ma mère s'approche de lui.

— Mary Smith, merci d'avoir sauvé notre fille.
— C'est normal.
— Papa ?
— Oui ?
— Tu as parlé de photos ?
— Oui, il y a des centaines de photos de vous deux, hier soir.
— Tout le monde croit que vous êtes ensemble. C'est vrai ? me demande ma mère avec un léger sourire.
— Non ! Nous sommes justes amis, je regarde Joseph.
— Oui, de bons amis, finit Joseph.
— Bon, on va vous laisser alors, nous repasserons une prochaine fois, avec Milo ! dit ma mère.
— Oh, vous pouvez rester, je vais retourner chez moi, commence Joseph.
— Non, ne vous inquiétez pas, nous devons aller faire quelques courses, dit mon père.

Mes parents saluent Joseph. Je les accompagne jusqu'à la porte.

— Nous t'enverrons un message avant de passer, la prochaine fois, commence ma mère.
— Pas de soucis ! Je serais là.
— Et si vous écoutez les gens sur les réseaux, protégez-vous, hein !
— Papa ! Ne commence pas !
— Ça va, je rigole, ma puce ! Bon allez, on y va !

Je les serre dans mes bras. Je referme la porte et me pose contre elle. Je regarde Joseph qui, vu son expression faciale, a dû entendre mon père...

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