Chapitre Dix - Câlin

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"I'm afraid
'Cause you don't kiss me like you used to
Like you used to"
Like You Used To — Daneliya Tuleshova

– JOSEPH –

Je pars à la recherche d'Anastasia. Je me rends vers le bar, aucune trace d'elle. Je demande au serveur s'il l'a vu, négatif. Je me dirige vers les toilettes et l'aperçois contre un mur, entourée de deux hommes, dont la présence n'est pas très favorable, voyant l'expression faciale d'Anastasia. Je m'approche en vitesse.

— Lâchez-moi !

J'entends Anastasia, l'homme qui lui tient le poignet ne semble pas vouloir lâcher sa prise.

— Lâchez-la ! dis-je.

Anastasia croise mon regard, elle est complètement saoule.

— On veut juste s'amuser...
— On ne fait rien de mal...

— Lâchez-la, tout de suite ! j'insiste.

La colère commence à monter en moi. Mes poings se serrent. L'homme qui ne tient pas le bras d'Anastasia les voit et indique à son complice qu'il faut partir. Anastasia est enfin libérée de cette emprise et les deux individus partent en vitesse. Je me précipite vers Anastasia qui tient à peine debout.

— Ana ! Ça va ? Ils ne t'ont rien fait, rassure-moi ?
— Vous êtes beau...
— Quoi ?
— Vous êtes beau, Monsieur Quinn...
— Ana, tu es bourrée. Tu as bu combien de verre ?
— Oh. Euh... Je ne sais pas... Beaucoup, dit-elle à moitié en train de rire.
— Ils ne t'ont rien fait boire ?
— Non, mon sauveur est arrivé à temps ! dit-elle en posant sa main sur mon épaule.
— Je te ramène chez toi.
— Non, je n'ai pas envie de partir... Je veux encore danser !
— Non, tu dois rentrer te reposer. Je vais te ramener chez toi.
— Non !
— Anastasia...
— Je veux un câlin !
— Comment ça ?
— Je veux un câlin !
— Tu auras ton câlin seulement si tu me suis.
— Où ?
— Chez toi !
— C'est du chantage...

Elle n'a pas tort, mais c'est pour son bien.

— Si tu ne viens pas avec moi, pas de câlin.
— Bon... D'accord...

Je l'aide à marcher, en plaçant son bras autour de mes épaules. Nous retournons à la table où se trouvent les autres pour pouvoir récupérer nos affaires.

— Oula, elle va bien ? me demande Jamie, inquiet.
— Elle a beaucoup trop bu, je la ramène chez elle.
— Tu veux qu'on t'accompagne ? demande Joe.
— Non, ne vous inquiétez pas, profitez de votre soirée. Je vous envoie un message quand nous sommes arrivés.
— Faites attention ! intervient Gaten.

Je lui souris et récupère mon portable et le sac d'Anastasia. D'ailleurs, elle leur fait signe de la main pour leur dire au revoir. Même quand elle est bourrée, elle est adorable. Pour sortir du bâtiment, il faut repasser devant le bar.

— J'ai encore soif...
— Non, tu as déjà assez bu, on rentre maintenant.
— Tu n'es pas drôle... elle commence à bouder.
— On dirait une petite fille capricieuse, dis-je en rigolant.
— Je suis plus petite que toi...
— Allez, on y va !
— Tu n'es pas bourré toi ? me demande-t-elle.
— Je n'ai bu qu'une bière, j'ai consommé que des cocktails sans alcool.
— Pourquoi... ?
— C'est moi qui conduis.
— Tu es très prévoyant... 

Nous sommes à présent à l'extérieur. Son bras est toujours autour de mes épaules. Pour l'aider davantage, je passe mon bras autour de sa taille. Nous marchons en silence pendant cinq minutes.

— Hé, c'est ici qu'on a mangé ! dit-elle en montrant le restaurant italien.
— Oui.
— C'était trop bon !

Elle enlève son bras de mes épaules pour se rapprocher de la vitre du restaurant.

— Allez, viens, dis-je.
— J'ai faim !
— Ce n'est pas l'heure de manger, mais de rentrer chez toi.
— Il n'y a pas d'heure pour manger... 
— Tu mangeras chez toi, allez.

Nous continuons le chemin. Elle marche devant moi. Pour être honnête, sa démarche n'est pas très droite. Je reste derrière elle, au cas où elle venait à tomber. Nous sommes plus qu'à quelques mètres de ma voiture. Avant d'arriver au parking, je vois Anastasia s'arrêter et se tenir la tête.

— Ça va ? je lui demande.
— J'ai la tête qui tourne... 

Ses jambes commencent à trembler. Je la rattrape avant qu'elle ne tombe sur le sol. Je la prends dans mes bras et la porte jusqu'à ma voiture. Une fois devant la voiture, j'essaie d'attraper mes clés. Au bout de trois tentatives, je réussis et ouvre la portière passagère. J'installe Anastasia et l'attache. Elle est à moitié endormie. Pendant les trente minutes de trajet, Anastasia dort. Une fois arrivés devant l'immeuble, je la porte et monte les escaliers. Devant sa porte, j'essaie de la réveiller.

— Ana, on est arrivés.
— Mmhh... 
— Où sont tes clés ?
— Dans mon sac... 
— Je peux regarder ?
— Oui... 
— Tu peux rester debout, pendant que je cherche ?

Elle hoche doucement la tête. Je la pose délicatement au sol. Elle se tient au mur pendant que je fouille dans son sac. Une fois les clés en main, j'ouvre la porte et aide Anastasia à entrer chez elle. Elle reste debout, à côté de moi pendant que je ferme la porte derrière nous.

— Joseph... Je vais tomber... 

Je me retourne et la rattrape avant qu'elle ne tombe.

— Tu as énormément bu... 
— Je suis désolée... 
— Ne t'excuse pas, tu es en sécurité, maintenant.

Je la porte jusqu'à sa chambre. Je la pose, délicatement, sur son lit et lui enlève ses chaussures. Je la couvre et commence à sortir de la pièce.

— Joseph ?
— Oui ?  
— Tu peux rester avec moi... 
— Je suis dans l'appartement juste en face, tu ne risques rien.
— S'il te plaît... 

J'hésite un instant.

— Je ne veux pas rester toute seule... continue-t-elle.
— Bon, d'accord.
— En plus, tu m'avais promis un câlin... 

Je rigole et entre de nouveau dans la pièce. J'enlève mes chaussures et rejoins Anastasia dans son lit. Je reste par-dessus la couette.

— Tu n'as pas froid ? me demande-t-elle.
— Non, ne t'inquiète pas.
— On est en novembre, il fait froid la nuit. Viens... 

Elle soulève la couette. Je me faufile à l'intérieur. J'éteins ensuite la lumière. La pièce est éclairée par la lumière de la lune. Je suis couché sur le dos, elle est couchée sur le côté face à moi.

— Mon câlin ?

Je tourne la tête et croise son regard. Elle sourit. Je souris en retour et me tourne pour lui faire face. J'écarte mes bras et Anastasia se blottit contre moi. Nous restons comme ça... Toute la nuit. Nous nous sommes endormis.

Sur le Même Palier - Joseph QuinnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant