Anthony Bridgerton / La Chronique des Bridgerton

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- Je refuse d'assister au massacre de ta vie, Kayla !

La voix de ma mère me donna tout de suite mal au crâne.

Cette journée avait si bien commencée.

- Ne pas épouser quelqu'un ne fait pas de ma vie un massacre, maman.

Elle entamait des aller-retour dans tout le salon. Cette scène me donnait le sourire plus qu'autre chose.

Le mariage était le sujet préféré de ma mère alors qu'il était pour moi le synonyme de cauchemar.

- C'est ce que Miss Jenkins disait quand elle était jeune et elle a finit toute seule dans une vielle maison avec deux chats pour seule compagnie ! déblatéra-t-elle.

Je levai les yeux au ciel en repensant à cette comparaison idiote entre une femme de septante ans et moi.

Je ne parlais pas de finir ma vie seule, c'est juste que ça ne m'intéressais pas pour l'instant. Sauf que ça, ma mère ne le comprenait pas.

- Tu crois pas que tu dramatise un peu trop ? 

Assise sur mon canapé de façon tout sauf féminine, je la regardais tenter de canaliser ses émotions.

- C'est important Kayla ! Tu ne peux pas rester dans cette situation. Toutes les filles de ton âge sont déjà mariées !

Cette fois, je me redressai alors que la conversation rivait vers tout ce que je ne voulais pas.

J'en ai que faire des autres !

Je n'avais que vingt quatre ans et ce n'était pas de ma faute si tout le monde était obsédé par la mariage !

- Je m'en fou des autres, maman !

Je me relevai du canapé bas de gamme sur lequel j'étais assise pour me diriger vers les escaliers qui allaient me mener jusqu'à ma chambre. Cependant, ma mère en décida autrement puisqu'elle agrippa mon poignet pour me forcer à lui faire face.

- Tu dois cesser tes comportements de gamine, Kayla. Ton père est mort et nous n'avons plus les moyens.

- Et la seule solution que tu as trouvé c'est de me marier ? l'interrogeai-je, l'impression d'avoir une dague dans le coeur.

Je détestais la façon dont elle ramenait tout au décès de mon père. Il était vrai que nous n'étions déjà pas fortuné avant sa mort, mais là ma mère et moi avions subit un sacré changement. La maison était plus petit et nous ne possédions plus que deux domestiques, ce qui pour moi était largement suffisant mais qui, pour ma mère, était honteux.

- Ce soir, Lady Marlène de Wesbourg organise un bal gigantesque et tout le monde y est convié, commença ma mère.

- Je déteste déjà le début de cette phrase, soupirai-je, niant le regard noir qu'elle m'adressait.

- J'ai fait appelle à ta grand-mère qui t'a envoyé une robe depuis l'Europe spécialement pour l'occasion.

Carolina, ma grand mère, était une femme très connue en Espagne pour sa main "magique". Elle fait de la couture depuis sa tendre enfance et maintenant elle en vie aisément. Beaucoup de célébrités et même la famille royale d'Espagne font appel à ses talents de couturière.

- Un bal en quel honneur ? interrogeai-je.

- Juste pour impressionner la galerie, comme elle adore le faire, dit amèrement ma génitrice.

Je souriai bêtement sachant pleinement la haine que ma mère porte pour Lady Marlène qui adore faire les choses en grands. L'année passée on avait eu droit à un mariage des plus luxueux lorsque son fils à épousé une princesse de je ne sais quel recoin caché.

𝕴𝖒𝖆𝖌𝖎𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant