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Anthony Bridgertone/ LES CHRONIQUES DES BRIDGERTONE

Dans le somptueux salon de la famille Hawthorne, je scrutais la foule animée, le bruit des rires et des conversations flottant dans l'air comme une mélodie familière. Mais ce n'était pas le bal de la saison qui m'intéressait. Non, mon attention était fixée sur lui, Anthony Bridgerton.

Il se tenait là, au milieu de la pièce, arborant ce sourire charmeur qui attirait l'attention de toutes les dames. Sa manière de se mouvoir, avec une grâce presque arrogante, m'exaspérait au plus haut point. Un Bridgerton avait causé la ruine de mon père, et j'étais déterminée à ne jamais laisser un homme de cette famille entrer dans ma vie.

Je m'étais promis de passer la soirée sans lui adresser la parole, mais comme par un cruel hasard, il s'approcha de moi, une lueur amusée dans les yeux.

— Lady Hawthorne, comment se porte l'héroïne de ce bal ? me lança-t-il, son sourire plein de défi.

Je serrai les dents, mais un sourire sarcastique se dessina sur mes lèvres.

— Je vais très bien, merci, Lord Bridgerton. Mais je crains que le véritable héros de la soirée soit celui qui réussira à échapper à votre charme impertinent.

Les murmures autour de nous s'intensifièrent, et je sentis la chaleur de plusieurs regards sur moi. Anthony ne se laissa pas déstabiliser. Au contraire, il se pencha légèrement, comme pour m'observer de plus près.

— Est-ce une invitation, alors ? rétorqua-t-il avec un sourire provocateur.

Je croisas les bras, le défi dans mes yeux.

— Une invitation à fuir, peut-être.

Nos échanges se poursuivirent, remplis de sous-entendus et de provocations, et je ne pouvais ignorer l'électricité qui passait entre nous. Chaque mot prononcé était comme une danse, et je me surpris à apprécier cette rivalité.

Plus tard dans la soirée, je me retrouvai à l'écart, cherchant à apaiser mon esprit en contemplant les étoiles. C'est alors qu'Anthony m'aperçut et, comme s'il avait prévu ma fuite, il me rejoignit.

— Toujours en train de fuir la foule, Eliza ? demanda-t-il, un air désinvolte sur le visage.

Je me tournai brusquement vers lui, mon cœur battant plus vite.

— Je ne fuis rien. J'essaie simplement de respirer loin des idiots.

Anthony leva un sourcil, amusé.

— Alors, je suis peut-être l'idiot qui vient de te déranger.

— Oui, c'est exactement ça. lui répondis-je, feignant l'indifférence.

Il ne me lâchait pas des yeux, et je sentais une tension croissante entre nous. Finalement, il proposa un duel verbal, une joute de mots que je ne pouvais refuser. Nous nous affrontâmes, chacun cherchant à prouver sa supériorité intellectuelle.

— Qu'est-ce qui te plaît tant dans cette fête ? demandai-je, tentant de garder mon ton neutre.

Il se tourna lentement vers moi, un sourire joueur illuminant son visage.

— Les rumeurs, les intrigues... et toi, bien sûr.

Je sentis mon cœur s'emballer. Ce n'était pas le moment de me laisser emporter.

— Je ne suis qu'un simple passe-temps pour toi, Anthony. Une distraction parmi tant d'autres.

— C'est là où tu te trompes, Eliza. » Ses mots, pleins de défi, résonnaient en moi. Tu es bien plus que cela.

Je me rapprochai, la colère bouillonnant en moi.

— Ne t'avise pas de jouer avec mes émotions. Je ne suis pas une de tes conquêtes.