Djilsi/ YOUTUBE

957 38 0
                                    

— Frère, il faisait des combats clandestins. Comment tu veux rivaliser avec ça ? plaisante Maxime en tapant dans le dos de Djilsi.

On était en live, les rues de Paris éclairées par les réverbères. Il devait être vingt-deux heures, un samedi soir animé, et plus de vingt mille personnes suivaient notre live sur la chaîne Twitch de Djilsi. Ce soir-là, l'équipe était au complet : Maxime, Elian, Sidjil, Manas, et moi, Dana.

— Non frère, il faisait des combats clandestins, mais il les a tous perdus. Moi, j'ai un passif à Marseille, répondit Manas avec son accent chantant.

Je ris alors que Sid, piqué au vif, cherchait encore une raison de me prouver qu'il valait mieux que Manas.

— Ça sert à rien de se disputer, les gars, je préfère Maxime, coupai-je, amusée.

Maxime se figea et, fidèle à lui-même, entra dans l'un de ses personnages. Il fit mine de rougir exagérément, déclenchant mon éclat de rire.

— Prends-le, fit Sid en haussant les épaules, feignant l'indifférence, bien que sa jalousie transparaissait.

— Bah ouais, façon c'était sûr que t'allais préférer les gros nez ! grogna Manas en levant les yeux au ciel. Toujours pareil avec vous, les meufs !

— Bah non, justement, rétorqua Sid, désignant son propre nez d'un geste dramatique.

Je ris de plus belle. Sid avait effectivement un grand nez, mais il lui allait si bien. Pourtant, j'adorais le taquiner là-dessus.

Manas nous suivait dans les rues de Paris, la nuit était tombée et les gens nous accostaient pour nous demander des photos. A chaque fois qu'un mec me demandait une photo, je voyais bien que Sid faisait attention.

Y'avait d'ailleurs pas mal de clip qui était sortit et qui montrait à quel point Djilsi me regardait quand des gens me prenaient en photo. Comme s'il était près à me défendre si un gars était trop tactile, trop à l'aise avec moi. C'était sympa, et le connaissant, c'était certainement par pur gentillesse. Ce mec était tellement agréable et gentil. Pas étonnant que les meufs l'adoraient.

Mais l'ambiance changea soudainement lorsque deux hommes, visiblement éméchés, se rapprochèrent en titubant.

— Hé, les gars, pas devant la caméra, dit Sid d'un ton ferme.

Mais l'un d'eux ricana, ignorant l'avertissement.

— Ouais ça va, t'inquiète on va pas te la déchirer ta cam, fit le plus jeune des deux.

— Non, par contre, ta copine là y'a moyen de nous laisser avec elle. Je vais lui montrer des trucs qu'elle a jamais vu, rit le plus âgé, la voix rauque et l'haleine puant l'alcool et le cannabis.

Le temps sembla se figer. Je reculai instinctivement, mal à l'aise, tandis que Sid se planta devant moi comme un rempart.

Instinctivement, je reculai d'un pas, cherchant à mettre un peu de distance. Mais Sid, vif comme l'éclair, me devança et se plaça devant moi, son bras tendu dans un geste protecteur.

— Eh, t'as dis quoi là ? cria-t-il, sa voix tranchant l'air comme une lame.

Le silence se rompit aussitôt, remplacé par un chaos de cris et de jurons. Maxime et Elian se précipitèrent pour essayer de raisonner Sid, tandis que les deux types bourrés haussaient le ton.

— Sid, calme-toi ! tenta Maxime, la voix tremblante mais ferme.

— Tu crois qu'on a peur de toi ?! gueula l'un des deux hommes, brandissant une bouteille de bière comme une arme.

𝕴𝖒𝖆𝖌𝖎𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant