Jacob Black/ TWILIGHT

851 39 0
                                    


La nuit était tombée, et avec elle l'obscurité dense de la forêt de Forks. L'air était frais, lourd de cette tension que seuls les soirs de pleine lune pouvaient apporter. Je me sentais vibrer sous la peau, mes muscles tendus et mes sens en alerte, comme si l'atmosphère elle-même me provoquait. La lune pleine brillait haut dans le ciel, illuminant les arbres autour de moi d'une lumière argentée. Ce n'était pas une simple nuit, pas une nuit comme les autres. C'était une de ces nuits où les loups-garous sentaient leur véritable nature les submerger. Et dans cette nuit-là, c'était particulièrement difficile de garder mon calme.

Je m'appelais Astoria, et depuis que j'avais découvert que je faisais partie de la meute des Quileutes, ma vie avait basculé. Ce n'était pas seulement les transformations brutales, le pouvoir incontrôlable ou cette rage animale qui me rongeait à chaque instant, c'était aussi lui. Jacob Black. Ce foutu Jacob avec son air supérieur, ses muscles parfaits et son attitude de mâle alpha qui pensait toujours tout savoir.

Je l'avais toujours détesté. Depuis le moment où j'avais posé les yeux sur lui, quelque chose en lui me mettait hors de moi. Il me défiait constamment, comme s'il savait mieux que moi ce que je ressentais, comme s'il était capable de comprendre la colère qui grondait en moi. Mais la vérité, c'était qu'il était incapable de comprendre. Il avait grandi entouré de gens qui savaient ce qu'il était, alors que moi, j'étais seule. J'avais découvert ce fardeau sans prévenir, sans guide. Et pourtant, il me regardait toujours avec ce foutu regard condescendant.

Je traversais la forêt, mes pas lourds sur le sol terreux. J'avais besoin de calme, d'air frais. La colère bouillonnait en moi depuis des jours, et je sentais que ce soir, tout pouvait éclater. J'avais à peine fait quelques mètres avant que je ne sente son odeur. Ce mélange de chaleur et de bois fumé qui me faisait grincer des dents chaque fois que je le sentais.

Astoria, attends ! Sa voix grave résonna derrière moi.

Je me figeai, mes poings se serrant instinctivement. Je ne me retournai pas tout de suite, sachant que si je le faisais, je risquais de le frapper avant même d'avoir ouvert la bouche.

— Qu'est-ce que tu veux, Jacob ? grognai-je entre mes dents, sans me retourner.

Je sentis sa présence se rapprocher. Chaque pas qu'il faisait me mettait encore plus sur les nerfs. Comment osait-il venir m'affronter, encore une fois ? Il savait que je n'étais pas d'humeur, il savait que j'étais au bord de l'explosion.

— On doit parler, répondit-il simplement.

Je ricanai. Parler ? Jacob et moi ne faisions que nous disputer, jamais nous ne parlions. Il aimait trop m'agacer, trop me provoquer.

— Parler ? C'est ça, tu veux parler maintenant ? fis-je, me retournant finalement pour faire face à lui.

Il était là, debout sous la lumière de la lune, avec son air impassible. Son regard perçant me traversait comme s'il essayait de lire à travers moi. Mais ce qui m'énervait le plus, c'était son calme. Toujours ce calme agaçant, comme si rien ne pouvait l'atteindre.

— Ouais, je pense que c'est nécessaire, répliqua-t-il, sa voix toujours aussi calme.

Je m'approchai de lui, incapable de contrôler la colère qui montait en moi. Je sentais mes muscles tressaillir, prêts à se transformer à tout moment. Mais je n'allais pas lui donner cette satisfaction. Pas ce soir.

— Et de quoi, exactement, tu voudrais qu'on parle ?! crachai-je en le fusillant du regard. De la façon dont tu penses toujours savoir mieux que tout le monde ? De la façon dont tu crois être le seul capable de gérer cette vie ?

𝕴𝖒𝖆𝖌𝖎𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant