Le week-end est passé, j'ai passé du temps avec Louis, même presque tout mon temps. Il m'a montré ses dessins et il m'a expliqué qu'il rêverait de rentrer dans une école d'art mais que c'est dur. J'ai essayé de l'encourager mais j'ai bien vu qu'il était un peu désespéré. On a donc passé l'après midi à dessiner pour lui et faire du coloriage pour moi, c'était doux comme moment. Le dimanche on a passé la journée a regarder des vieux films, on s'est, comme à notre habitude maintenant, posé l'un contre l'autre, lui en caressent ma cuisse et moi posant ma tête contre son épaule. Toutefois, dans l'après midi je me suis endormie et c'est Louis qui m'a réveillé alors que j'étais coincé dans un cauchemar.
Harry ! Harry ! Réveille toi s'il te plaît.
Je le sens me secouer et les images qui m'emprisonnaient s'estompent petit à petit. J'ouvre les yeux et il me sert contre lui.
Tout va bien, tout va bien...
Il répète ces mots encore et encore et je le laisse me bercer cherchant à calmer ma respiration. On reste comme ça pendant de longues minutes et plus rien n'existe autour de nous. Quand je me sens de nouveau apaisé je me recul doucement et Louis garde mes mains entre les siennes tout en les caressant.
Harry, qu'est ce qu'il s'est passé ?
Je ne veux pas lui dire, je ne veux pas qu'il sache.
Rien, je suis désolée de t'avoir dérangé pendant le film...
Non, non, non...ne dis pas ça, tu ne me dérange jamais Harry. Si tu ne veux pas en parler avec moi c'est ok mais tu semblais vraiment agité et je pense que tu devrais en parler avec les infirmiers ou quelqu'un, tu sais ils peuvent t'aider pour le sommeil aussi Haz.
Je le regarde intrigué mais comprend brutalement.
Non Louis, je ne suis pas malade, je n'ai pas besoin de médicaments. Ça n'arrive presque jamais en plus.
Ne me ment pas, dès le premier soir quand tu étais allongé contre moi j'ai senti que tu n'étais pas à l'aise et à chaque fois qu'on se pose dans mon lit tu t'accroche si fort à mon t-shirt que j'ai l'impression que tu vas me l'arracher.
Il rigole mais je panique instantanément. Je le dérange constamment. C'est pas possible, déjà par ma présence, par mon insécurité et maintenant par mes souvenirs. Je suis vraiment un boulet.
Je suis vraiment désolé de t'imposer ça à chaque fois, ça n'arrivera plus, c'est promis.
Stop, stop, stop. Arrête de t'excuser, ça ne me gêne absolument pas et ensuite Harry, ce n'est pas une question d'être malade ou non. Parfois, tu es tellement fatigué que ça contribue à te sentir mal et là c'est un cercle vicieux qui commence. Et dans ce cas, t'aider à dormir est juste une aide et non un médicament miracle.
Ok Lou.
Je ne veux pas batailler, je ne veux pas prendre de médicaments, je veux garder le contrôle.
Plus tard dans la soirée, on a attendu que tout le monde soit rentré de sa permission et on s'est installés tout ensemble dans la grande salle. On joue au loup garous, je suis encore un villageois et je commence à m'ennuyer mais Louis est encore à côté de moi et il caresse distraitement ma cuisse. Niall en parallèle anime le jeu et il ne s'arrête pas de faire des blagues, je n'arrête pas de pouffer à chaque fois et je dois dire que ce moment me plaît. Je me sens bien.
On est entrain de débattre pour savoir qui l'on va tuer mais un coup à la porte nous interrompt. Charlotte apparaît en nous saluant.
Harry, est ce que tu peux venir dans le bureau un instant ? Il faut qu'on te parle s'il te plaît.
Je m'exécute pensant que ma mère a peut être appelée et qu'elle veut me parler, c'est déjà arrivé quand elle n'a pas pu venir durant la journée. Cependant dès que je rejoins les infirmiers dans le couloirs ils ne sourient plus et leurs regards me font peur. Je rentre dans leur bureau et quand mes yeux se posent sur la table c'est un vide qui se creuse sous mes pieds et je crois mourir.
Mes lames, elle sont là, posées sur le bois. Les larmes me montent aux yeux et il est trop tard pour tenter quoi que ce soit.
Harry, nous avions pourtant était bien clair sur la politique de l'établissement. Si tu t'autorise ce genre d'objet tu renonce à essayer. Ici, si tu as ces envies tu dois venir nous parler et on travaille ensemble, tu ne dois pas céder si facilement. Tu le sais mieux que quiconque qu'on ne portera aucun jugement de plus que nous comprenions que pour toi c'est une évidence de soulager tes pensées par une douleur physique, mais nous pouvons agir autrement.
Elle me regarde comme si elle attendait une réponse mais c'est tout mon monde qui s'écroule. Je laisse mes larmes couler et je les vois soupirer, je suis un désastre.
Ok Harry, on ne peut pas laisser ça, nous préviendrons le Docteur Marie demain matin et elle avisera de la suite de ton séjour, maintenant Matthieu va aller t'examiner dans l'infirmerie si tu veux bien.
Non !
Je crie brutalement et je me rend compte de l'absurdité de la situation, je me suis grillé moi même. C'est à mon tour de soupirer et je n'attend pas leur réponse pour me rendre dans la pièce d'à côté.
Quand Matthieu rentre je suis déjà assis sur la table. Il attrape quelques bandages et du désinfectant et se retourne vers moi. Je n'ose pas bouger, je revis sans cesse mes erreurs et je ne sais pas quand je vais sortir de ce cercle vicieux, j'espère surtout qu'il me tuera un jour.
Harry, s'il te plait montre moi.
Je relève la tête vers lui et j'imagine comment il doit me trouver pathétique. Le pauvre aurait pu tomber sur n'importe quel autre service mais il doit se taper celui avec le garçon qui ne veut pas de son aide.
Ecoute Harry, j'ai parfaitement conscience que te soigner comme ça à répétition n'est pas anodin mais je le ferais autant de fois qu'il le faut si un jour tu comprend qu'il existe d'autres solutions pour te soulager, d'accord ?
Je ne sais pas quoi dire mais ses mots sont doux et je me surprend à attraper le bas de mon t-shirt et à le relever tout en baissant légèrement la bande de mon caleçon. Je n'ai pas regardé depuis hier et honnêtement je ne veux pas voire à quel point je suis un désastre.
Harry, c'est pire que tes avant bras, tu pourrais attraper une infection si ce n'est pas le cas. Je vais t'appliquer cette crème désinfectante et le soir tu la mettras en grosse couche avant de dormir, ok ?
D'accord...
Je murmure puis me laisse aller sous la douleur que ces gestes me procurent.
Harry, tu sais depuis ces deux semaines où je te soigne j'ai parfaitement remarqué que tu ne vacille pas à la douleur que moi même je t'inflige, tu l'apprécie même et ça il faut que tu comprenne que ce n'est pas normal.
Si vous saviez comment ça fait mal vous apprendrez aussi à l'apprécier.
Je ne relève pas les yeux sur lui mais je le sens se tendre, son contact contre mes plaies reste pourtant doux et ni lui ni moi rajoutons une parole. Quand il a fini je ne dis rien et repars vers ma chambre. Je ne relève pas la tête quand je passe devant la grande salle et que je les entend tous rire. Je rentre dans ma chambre, ferme la porte et pars m'allonger sur mon lit. Je me blottit dans la couverture que Louis m'a prêté et qu'il n'a jamais voulu reprendre et j'attend. Je ne ressens plus rien pendant quelques instant et ça me fait peur. Je me souviens parfaitement de la première fois ou mes parents ont découvert que je me coupais, j'avais essayé les excuses habituelles mais ma mère me connait trop bien pour cela. La pauvre avait pleuré pendant des heures en cherchant à comprendre alors que je lui répétais que ce n'était rien et mon père avait seulement ouvert la bouche pour appuyer le fait que je brisais ma mère une nouvelle fois. Je me souviens aussi de la première fois où ils ont trouvé mes lames, à l'instar d'aujourd'hui j'étais rentré dans la maison et les avait trouvé sur la table de la cuisine, ma mère pleurait de nouveau, assise sur le banc et mon père se tenait la tête. J'avais expliqué que c'était ancien mais j'avais bien lu la déception dans leurs yeux et depuis ce jours ces rendez-vous dramatique étaient devenu habituels. Mais si aujourd'hui je n'affrontais plus leur désespoir, j'affrontais le miens, celui de ne plus pouvoir me faire du mal définitivement.
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On est malades.
FanfictionLorsque Harry et Louis se rencontrent dans une clinique pour des troubles du comportement.