Voilà plus d'une semaine que je vis reclus dans ma chambre, Lou a compris que je n'étais pas malade et a donc arrêté de venir me parler à travers la porte, le manque est encore pire. Je me sens si seul et je n'en peux plus. Tout ce qu'il me reste sont mes pensées et ma sensation constante de ventre pleins. Je passe alors mon temps à sangloter dans les couvertures tout en hurler silencieusement ma rage que je déverse souvent en arrachant des feuilles de papier, je ne peux plus me couper alors j'ai trouvé ce moyen qui m'aide, un peu.
Cependant nous sommes mardi soir, ce matin Matthieu m'a pesé et j'ai de nouveau regardé.
56,9 kg.
J'ai fermé les yeux un instant puis j'ai plaqué mon plus beau faux sourire et j'ai regardé Matthieu dans les yeux. Il m'a sourit à son tour et m'a répété que c'était un énorme progrès et qu'il était fière de moi. Je l'ai écouté alors que le vide se creusait davantage sous mes pieds et que les larmes me brulaient les paupières. Et ce soir je n'en peux plus, je n'en peux plus de faire semblant et de me cacher.
Alors me faire vomir après ses deux semaines sans le faire est une libération. Ma gorge me brûle, le sang tape dans mes tempes et mon ventre se tord à chaque fois que j'enfonce mes doigts. Je me sens bien, je me sens moi même. C'est comme si je reprenais le contrôle de mon corps à chaque fois que la nourriture sort de mon corps, comme si je redevenais plus fort à chaque fois. J'ai mal, j'ai tellement mal que je ressens chaque partie de mon corps me crier d'arrêter mais je n'entend plus cette voix qui me répète que j'ai tout gâché. Et quand il n'y a plus que du sang qui sort de ma bouche je souris, je souris de bien être. J'ai de nouveau le contrôle.
Sauf que dans mon extase je n'ai pas pensé à allumer l'eau robinet et quand je l'ouvre pour nettoyer mon désastre rien ne s'écoule mais tout se remplit et je panique. Ok Harry, tu vas trouver une solution. J'attrape la brosse à dent qui trône sur le rebord et essaye de diluer le tout mais rien ne se passe. Mon cœur s'accélère et mes mains qui tremblaient déjà par l'excitation sont maintenant incontrôlables. Merde, c'est déjà arrivé mais d'habitude ça repart tout seul, pourquoi ça ne marche pas là putain. Je vais attendre un instant, oui ça se trouve la pression à juste besoin de redescendre, c'est de la physique après tout.
Je m'assois dans le coin de ma chambre et attend, les jambes contre ma poitrine je plonge la tête entre et pleurs silencieusement, j'ai encore merdé. J'attend cinq minutes, dix minutes puis trente minutes et rien ne se passe. Qu'est ce que je vais faire ? Je me relève le corps toujours tremblant et m'approche lentement du lavabo toujours bouché. C'est pas possible, il faut que je trouve de l'aide. Je n'ai pas parlé à Lou pendant une semaine, il doit me détester...mais franchement là je crois que je n'ai pas d'autres choix, c'est lui ou les infirmiers.
Je ferme les yeux un instant cherchant le courage de sortir de ma chambre, je suis constamment ici à le fuir. Je respire un grand coup puis pose ma mains sur la poignet, je plaque un grand sourire sur mon visage et sors. Heureusement personne n'est dans le couloir, je prend soin de fermer à clé ma chambre puis me dirige vers celle de Lou, je suis terrorisé. Je m'oblige à ne pas réfléchir et frappe directement sur sa porte. Quand il ouvre la porte il me regarde confus un instant mais ses yeux sont vides, rien ne les animent et ça me tue. Je ne peux plus retenir mes larmes, je l'ai brisé et maintenant il ne veut plus de moi, plus jamais.
Mais au moment où je m'apprête à plaquer mes mains sur mon visage pour me cacher et faire demi-tour, il attrape mon poignet et plaque son corps contre le sien. Il m'enlace pendant un long moment et je me sens revivre, mes mains ne tremblent plus, ma respiration se calme et mes larmes cessebmnt un instant.
Hey babe...raconte moi, raconte moi tout...
Je suis désolé, je suis trop désolé Louis...s'il te plait pardonne moi Lou, je suis vraiment désolé.
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On est malades.
FanficLorsque Harry et Louis se rencontrent dans une clinique pour des troubles du comportement.